Sous nos villes, un réseau tentaculaire de canalisations, souvent vieillissantes, transporte chaque jour des millions de litres d’eau potable. En France, chaque année, plusieurs centaines de millions de mètres cubes d’eau y sont perdus. Face à ce constat alarmant, une innovation promet de transformer en profondeur la surveillance de ces infrastructures critiques : le Pathfinder. Présenté au Cycl’eau Montpellier, ce bras robotisé, développé par la start-up corse Acwa Robotics, est capable de s’introduire directement dans les canalisations d’adduction, sans perturber leur fonctionnement, pour en inspecter minutieusement l’état intérieur.
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Une précision d’inspection
Sous son apparence modeste – un petit robot noir et bleu, à peine plus long qu’un skateboard – le Pathfinder est une véritable prouesse de mécatronique. Il se compose de trois modules cylindriques : un corps central extensible et deux extrémités dotées de bras d’ancrage. Sa capacité à s’adapter aux conduites d’un diamètre compris entre 200 et 400 mm, alliée à sa locomotion bio-inspirée, proche de celle d’une chenille, lui permet de progresser avec agilité dans des environnements contraints. Deux brevets ont d’ailleurs été déposés pour protéger ces avancées techniques, développées pour résister à des conditions extrêmes.
Équipé d’un lidar et d’un système de fusion de données, le Pathfinder produit une cartographie 3D ultra-précise des conduites inspectées. Il collecte des données essentielles telles que : des images haute définition des parois internes ; la mesure de l’épaisseur résiduelle des matériaux ; et la détection de fuites et de phénomènes de corrosion.
Un endoscope robotisé
Déployé à la suite d’une phase d’analyse conjointe entre les équipes d’Acwa Robotics et les gestionnaires de réseau, le Pathfinder est introduit dans les canalisations via un sas prévu à cet effet. Fonctionnant tel un endoscope, une fois qu’il est lancé, il rampe, serpente, franchit des coudes jusqu’à 90°, avance, recule si nécessaire, le tout dans un environnement pouvant atteindre 20 bars de pression et des vitesses d’écoulement allant jusqu’à 2 m/s.
Les données recueillies sont ensuite intégrées au système d’information géographique (SIG) du gestionnaire. Le résultat ? Une vision complète, fiable et exploitable de l’état de l’infrastructure, permettant une planification intelligente et ciblée des opérations de maintenance.