Appelez-le herbe à éléphant, napier, roseau de Chine ou encore Miscanthus Sinensis Giganteus, cela ne changera rien à l'affaire, vous n'échapperez pas à la mode du miscanthus. Cette graminée suscite en effet les espoirs les plus fous. Une fois le rhizome mis en terre, elle grimpe chaque année jusqu'à 4 mètres de hauteur, avec un rendement pouvant atteindre 25 t/ha. Le tout, sans entretien mécanique ni pesticide ou engrais (elle se nourrit des feuilles tombées de la récolte précédente). Cerise sur le gâteau : elle est peu exigeante sur le plan climatique (au moins 500 mm d'eau par an, mais se développe sous des températures basses et résiste aux épisodes climatiques extrêmes). Fort de ces atouts, le miscanthus intéresse de nombreux marchés, dont celui bien sûr de l'énergie. Le développement de chaudières industrielles et des centrales à biomasse nécessite de sécuriser les approvisionnements, et le miscanthus est en cela idéal. Plusieurs projets en attente d'agrément à la Commission de régulation de l'énergie incluent des approvisionnements en miscanthus, qui devront alors être plantés à proximité des sites choisis. La société Bical, seule entreprise à proposer une offre complète aux agriculteurs autour de l'herbe à éléphants (fourniture de rhizomes sélectionnés, plantation et suivi agronomique, valorisation de la production), est partenaire de plusieurs dossiers. La plante intéresse aussi l'industrie de la litière animale (volailles ou chevaux), en raison de ses propriétés d'absorption, mais aussi la papeterie, les fabricants de matériaux isolants ou composites, la briqueterie ou le chaume pour toitures... en attendant les agrocarburants de deuxième génération. Le petit millier d'hectares plantés à ce jour devrait faire des émules !