La pile à combustible sera d'abord stationnaire », annoncions-nous début 2003 (EM n° 1614, p. 50). Pour éviter les contraintes d'encombrement ou de poids, la pile à combustible (Paco) devait d'abord équiper l'habitat et le tertiaire, avant les véhicules. « Nous prévoyons un début de commercialisation dans trois à quatre ans », nous affirmait à l'époque Jean-Pierre Roncato, chez Gaz de France. Cinq ans plus tard, force est de constater que ces promesses étaient hâtives. À notre connaissance, hormis l'expérience de Chelles (77), aucune pile commerciale n'a été installée en résidentiel (individuel comme collectif) ni en tertiaire, et aucune production de masse n'est en vue. Certes, Axane, filiale d'Air liquide, se vante des « cinq mille heures de fonctionnement continu d'une pile alimentant une antenne-relais Bouygues Telecom », mais cela reste au stade de la démonstration. Pourtant, « cela a bien avancé, affirme Patrick Bouchard, P-DG d'Hélion, filiale d'Areva. Nous sommes prêts à commercialiser nos Paco à hydrogène, avec une livraison six mois après la commande ». Il vise le marché des groupes de secours, pour pallier toute coupure de courant, par exemple pour les hôpitaux ou les centres de données.
En revanche, les Paco fonctionnant au gaz naturel semblent moins bien parties, car moins propres que celles à l'hydrogène, puisqu'il faut de l'énergie pour extraire l'hydrogène, sauf s'il l'est avec de l'énergie issue de sources renouvelables, comme dans le projet Myrte en Corse (EM n° 1663, p. 38). En attendant, les seules piles à combustible vendues à ce jour sont... des kits pédagogiques pour former les étudiants. L'espoir pourrait naître de l'Europe, qui a décidé de débloquer un milliard d'euros pour la recherche sur six ans.