Feuilles dépigmentées et collantes : voilà comment reconnaître les dégâts du tigre du platane. Jusqu'ici seule l'utilisation de produits chimiques permettait d'éradiquer cet insecte. Mais devant la forte attente pour des solutions alternatives, le programme Petaal, piloté par la plateforme d'expérimentations Plante et Cité et terminé cette année, propose maintenant une stratégie de lutte biologique. L'objectif ? Utiliser des organismes dits auxiliaires, prédateurs naturels de l'insecte, pour l'éliminer. L'équipe de recherche a ainsi sélectionné deux nématodes - vers microscopiques - et un insecte, le chrysope. « Les nématodes pénètrent à l'intérieur du tigre et relâchent une toxine qui le fait mourir par septicémie », explique Caroline Gutleben, chargée de mission à Plante et Cité. Ils sont appliqués comme des produits chimiques par pulvérisation sur le tronc en fin d'hiver ou sur le feuillage. Pour le chrysope, la méthode est différente : les oeufs sont appliqués sur le feuillage au moment du pic de nuisance, en été, et les larves très carnassières mangent les tigres. Travailler avec des organismes vivants est délicat car l'efficacité dépend des conditions climatiques, mais elle est bien souvent suffisante pour observer un effet visuel. « L'idée est de proposer une stratégie globale à la fois préventive et curative. Le gestionnaire place ensuite le curseur selon le niveau d'infestation du tigre et son niveau de tolérance aux dégâts », poursuit la chargée de mission. Testés l'année dernière, les produits correspondants sont désormais commercialisés par les entreprises Koppert et If Tech.