Ni entièrement convaincante, ni complètement inutile. La « conférence environnementale » du gouvernement a redonné espoir aux filières des renouvelables à la mi-septembre, sans pour autant déboucher sur un gros lot de mesures précises. Dans la foulée, le débat qui s'ouvre cet automne doit concrétiser la transition énergétique. Tout le monde – parmi les élus, les entreprises, les consommateurs – n'en a néanmoins pas la même définition. Et pour cause, en l'état actuel du débat, la transition énergétique en France est subie. Tout juste est-elle posée en réponse aux enjeux écologiques et aux contraintes budgétaires (le développement durable comme relais de croissance). Certes, l'Élysée comme Matignon comptent désormais explicitement sur les économies d'énergie et les renouvelables. Mais quel cap ont-ils fixé ? Officiellement, l'État affiche sa volonté de sortir du tout-pétrole et du tout-nucléaire. Cette ambition constitue, pour l'instant, un point de départ, pas encore une direction. Alors, patience…
Le débat doit fixer un horizon cohérent. De la ressource à l'usager, il n'y aura pas de transition sans une mutation d'ensemble du système énergétique. Or, il ne peut y avoir d'élan collectif sans une perspective commune. Autant l'assumer. N'ayons pas peur des mots. Après l'escalade au XXe siècle de la consommation d'énergie, l'enjeu du XXIe porte sur la « descente énergétique ». Il s'agit d'organiser le vivre ensemble pour consommer moins, en rapprochant l'offre et le besoin pour mieux les faire coïncider. Décentralisation, interdépendance, coopération… Telle est la ligne directrice. L'État ne l'a pas encore clairement formalisée. Sa position laisse nombre d'options ouvertes. Alors, prudence…
La vigilance ne doit pas pour autant conduire à la défiance. Dans les mois à venir, de nombreuses discussions auront lieu dans le cadre formel du débat. D'autres, en coulisses, influeront aussi sur les arbitrages finaux. De novembre à décembre, une phase d'information et de pédagogie est prévue par le gouvernement. Puis, de janvier à avril 2013, une autre sera engagée avec la participation du grand public. Les acteurs de l'énergie ne doivent négliger aucun axe de mobilisation. Tous compteront. Alors, confiance !