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ENERGIE

L'hôpital au chevet de l'efficacité énergétique

LA RÉDACTION, LE 1er DÉCEMBRE 2012
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Par une chaude journée d'été, la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, a déclaré qu'elle comptait faire appel aux ressources du Grand Emprunt, à hauteur de 6 milliards d'euros, pour financer des projets immobiliers dans le secteur hospitalier. Ce jour-là, le Comité pour le développement durable en santé (C2DS) saisit la perche pour réclamer la création d'un « fonds de rénovation énergétique des hôpitaux » (Freh) alimenté par cet argent. C'est qu'il y a urgence : les hôpitaux figurent parmi les détenteurs de patrimoine bâti les plus énergivores, et leur facture énergétique ne cesse de grimper. Le C2DS assène deux chiffres vertigineux : une consommation moyenne de 450 kWh/m2 (la classe G de l'étiquette énergie, neuf fois la RT 2012 !) et un besoin d'investissement de 30 milliards d'euros pour rénover quelque 100 millions de mètres carrés au sens du Grenelle de l'environnement. Véronique Molières, cofondatrice du C2DS, évoque un premier frein : « Les hôpitaux réalisent un chiffre d'affaires sur la base d'actes tarifés par la sécurité sociale. Ils ne sont pas maîtres de leurs budgets, lesquels sont décidés d'une année sur l'autre. Difficile dans ces conditions de lancer un plan d'investissement pluriannuel dont les effets se font sentir au bout de sept ou dix ans, expose-t-elle. C'est dommage, car le secteur hospitalier se doit d'être exemplaire, et emploie des personnes qui ont le souci de se montrer vertueuses. » Témoins, les dernières journées d'études des ingénieurs hospitaliers de France, en juin, organisées sur le thème du développement durable. Budgétairement, les hôpitaux naviguent moins à vue qu'autrefois, mais l'argument reste valable, tant certains établissements sont en déficit. Deuxième frein : la réglementation. Malgré la promesse pour 2011 d'un arrêté la transposant aux hôtels, hôpitaux et commerces, la RT 2012 exclut encore le secteur hospitalier. « Une bonne chose, car en l'état, cette réduction est inopérable pour les hôpitaux disposant d'un plateau technique (bloc opératoire, stérilisation, etc.) », note le C2DS, qui milite pour soumettre le parc hospitalier à la norme, mais hors plateau technique. Faute de RT, les quelques initiatives du secteur s'accrochent à des labels : HQE, THPE. C'est le cas du nouveau centre hospitalier d'Orléans, qui doit ouvrir dans trois ans. Sa construction, décidée en 2006 (donc à l'époque de la RT 2005), s'effectue dans le cadre d'une démarche HQE, avec Inddigo comme assistant à maîtrise d'ouvrage, et s'est accrochée en cours de route au référentiel HQE Bâtiments de santé de 2008. « Ce type de chantier dure presque dix ans. Nous ne voulions pas nous lancer dans un bâtiment qui serait obsolète dès son ouverture, raconte Artus Paty, directeur des travaux et de la maintenance de l'hôpital actuel. Nous visons une performance énergétique 20 % supérieure à la RT 2005. La RT 2012 nous paraît inatteignable, car un hôpital tourne 24 heures sur 24, jour et nuit. On oublie souvent que pour un patient fragile, en chemise de nuit, il ne faut pas une température de 19 °C, mais de 23 °C ! » L'actuel site de la Source, qui sera démoli, troquera malgré tout ses modestes 600 kWh/m2 / an contre un tout petit 150 kWh. Avec des économies à la clé : « Si le nouvel hôpital se contentait de la RT 2005, et non pas d'être 20 % meilleur, nous y laisserions un million d'euros de facture énergétique supplémentaire chaque année », a calculé Artus Paty. Le nouveau site produira la moitié de son eau chaude sanitaire avec des panneaux solaires. Il sera raccordé au réseau de chaleur urbain alimenté à la biomasse, avec en prime des pompes à chaleur géothermiques. Les énergies renouvelables commencent en effet à percer dans les établissements de santé. Solaire, biomasse et géothermie sont au programme dans les nouveaux hôpitaux de Metz, Angers, Marseille, et surtout Alès, où l'énergie fait l'objet d'un partenariat public-privé avec Dalkia. Mais le gros du travail réside dans le bâti. Le centre hospitalier des Quatre-Villes, à Sèvres (92), a ainsi placé l'énergie au centre de son projet de rénovation. Cet établissement quadragénaire a parié sur une isolation thermique par l'extérieur, dans l'objectif de « réduire ses dépenses énergétiques de moitié ». Les 4,2 millions d'euros de travaux comprennent aussi une végétali-sation des terrasses pour abaisser la température lors des périodes de chaleur. Comme partout, c'est au niveau de l'investissement que le bât blesse. Mais pour alléger les frais, il y a les certificats d'économies d'énergie (CEE, lire p. 18). Le centre de ressources technologiques Nobatek porte ainsi le projet RenHospi, lauréat d'un appel à projets ministériel pour identifier les gisements d'économies d'énergie à l'hôpital et les convertir en CEE. Le cabinet de conseil lillois Polver a franchi le pas : il monte des dossiers de CEE propres au secteur. « C'est notre manière de soigner qui est toxicomane à l'énergie, pas le soin lui-même », résumait Marc Broucqsault, président d'Altao, autre cabinet de conseil spécialisé dans les professions de santé, sur le dernier salon Hôpital Expo. En préalable à toute rénovation énergétique, il y a bien sûr le diagnostic. Les hôpitaux y viennent en particulier dans le cadre d'un projet de certification Iso 14001, comme la clinique Pasteur de Toulouse. Ou dans le cadre d'un bilan carbone, comme au CHU de Lille. Mais ils peuvent s'y mettre aussi à l'occasion d'un audit financier, à l'image du groupe Générale de santé, premier exploitant privé de cliniques avec 110 établissements. « Ce client souhaitait éplucher les contrats de ses fournisseurs. Il en est venu à construire un système de management énergétique pour avoir une photographie de qui consomme quoi, à quel moment. Nous avons instrumenté chaque nœud de consommation, installé des compteurs communicants et proposé un indicateur : le kilowattheure par lit », raconte Pierre-Olivier Bessol, directeur d'Ubigreen, le prestataire retenu. Les cliniques pourront ainsi mesurer instantanément l'impact d'une action correctrice. « Des petites astuces comme l'affinage des consignes de température zone par zone, l'isolation des canalisations, un éclairage naturel, l'arrêt du fonctionnement de chaudières en redondance, peuvent générer des économies de 10 à 15 % », détaille Pierre-Olivier Bessol. La palme revient à cet hôpital espagnol : constatant que dans leur chambre, les patients s'endormaient souvent devant la télévision, il a doté les téléviseurs de minuteries !


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