« Le Grand Lyon s'est engagé dans le développement de quartiers urbains avec des standards très exigeants en matière d'environ­ nement, annonce Karine Dognin Sauze, vice-présidente du Grand Lyon chargée du numérique et des nouvelles technologies. Ces quartiers sont des espaces d'ex­ périmentation extraordinaires que nous avons tenus à ouvrir à d'autres partenaires. » Lyon avait déjà tissé des rela­ tions privilégiées avec le Japon : des universitaires nippons et français collaborent dans la région depuis plusieurs années et une centaine d'entreprises japonai­ ses ont élu domicile sur le ter­ ritoire. Des liens qui ont amené le Nedo, l'équivalent japonais de l'Ademe, à s'intéresser au Grand Lyon et à proposer le projet Smart Community . Près de trois ans de discussion entre l'agence japonaise et la communauté urbaine ont été nécessaires pour définir les quatre séquences de ce programme de près de 50 millions d'euros, entiè­ rement financé par le Nedo, et qui prendra place dans le nouveau quartier de Lyon Confluence. La première séquence concerne la construction d'un bâtiment à énergie positive qui fera appel à des innovations technologiques en matière de gestion et de pro­ duction de l'énergie. La deuxième consiste à déployer une flotte de véhicules électriques en autopar­ tage, alimentés principalement par un système photovoltaïque et des­ tinés aux entreprises et résidents de Confluence. Le troisième volet repose sur l'installation « d'energy-boxes » à la Cité Perrache pour assister les habitants dans la maîtrise de leur consommation énergétique. Enfin, le quatrième pilier correspond à la création d'un « Community Management System », un outil de gestion et de contrôle global des données liées à la consommation énergétique de l'ensemble du projet. Ces quatre séquences devraient entrer en phase de démonstration au plus tard en 2015. « L'aspect le plus re mar­ quable de ce projet est la colla­ boration des acteurs japonais et français, s'enthousiasme la vice-présidente. C'est l'opportunité, pour Lyon Confluence, de deve­ nir une vitrine technologique de premier plan et, pour chaque partie prenante, de monter en compétence. » Bouygues Immobilier se chargera de la construction du bâtiment à énergie positive, PSA Peugeot-Citroën fournira des véhicules électriques, Veolia Transdev sera l'opérateur de la plateforme de partage et la Compagnie natio­ nale du Rhône assurera l'installa­ tion des panneaux photovoltaï­ ques. Côté japonais, les sociétés Toshiba et Toshiba Solutions conduiront le consortium qui rassemble les technologies des groupes Mitsubishi, Panasonic et Ashahi Glass Corporation. « Le Grand Lyon joue un rôle de faci­ litateur. De nombreuses difficul­ tés juridiques ont par exemple dû être surmontées pour que tous ces acteurs œuvrent ensemble. Grâce à ce travail, le projet pourra être reproduit, ou du moins étendu, précise Karine Dognin Sauze. Le Grand Lyon se charge égale­ ment de la promotion du projet auprès des futurs habitants du quartier. Ce sera le premier fac­ teur de succès, puisqu'il est ques­ tion d'agir sur le comportement et d'engager le citoyen ». Au-delà de ce projet unique, les discussions se poursuivent entre la commu­ nauté urbaine et l'agence nippone, par exemple sur de nouvelles formes de mobilité. Cependant, conclut Karine Dognin Sauze, « le projet Lyon Confluence Smart Community contribue déjà à ren­ forcer nos liens avec le Japon et à faire de Lyon une destination de valeur pour des investissements internationaux dans des champs tels que les sciences de la vie ou la robotique ».