La finance carbone française remise ses ambitions. L'Hexagone a vu s'éteindre, à la fin de l'année 2012, Bluenext, la Bourse du CO 2 détenue à 60 % par Nyse Euronext et à 40 % par CDC Climat. La Bourse employait une trentaine de personnes et comptait une centaine de membres. La crise n'est pas étrangère à cette fermeture, les échanges de quotas de CO 2 entre industriels ayant légitimement ralenti avec la baisse de l'activité économique.Les politiques eu ro péennes sur l'efficacité énergétique ont aussi nui au marché. En demandant aux industriels de réduire leurs émissions de CO 2, elles entraînent de fait une baisse des besoins de « permis de polluer ». Le cours des quotas de CO 2 s'est effondré autour de 3 euros, après avoir plafonné à 35 euros en 2008. Mais c'est surtout la décision de la Commission européenne de ne pas sélectionner Bluenext pour organiser la distribution des permis à polluer au niveau européen qui a précipité sa chute. Alloués gratuitement, les quotas seront pour moitié mis aux enchères lors du passage à la phase 3 du système européen, attendu cette année. La distribution européenne a été confiée à la plateforme allemande EEX. La disparition de Bluenext ne devrait pas engendrer de déséquilibres. La Bourse était avant tout spécialisée sur les é changes au comptant (marché spot), et de nombreux industriels ont opté pour les transactions dites à terme (à une date future).