Le distributeur d'électricité a lancé le projet Venteea de R & D. « Pour étudier comment l'essor des renouvelables modifie le réseau de moyenne tension », présente Didier Colin, chef du projet chez ERDF. D'une durée de trois ans, avec un budget de 23 millions d'euros, Venteea sera mené dans l'Aube. Avec 1 600 MW installés et 800 MW en construction, Champagne-Ardenne est la première Région éolienne française. La gestion de sources intermittentes de fortes puissances y est donc déjà une réalité. Faute de pouvoir gérer autrement la multiplication des points d'injection, les éoliennes sont le plus souvent raccordées aux postes sources qui transforment la haute tension en moyenne tension. « Nous voulons une solution alternative gagnante-gagnante pour le gestionnaire du réseau comme pour les producteurs d'électricité », propose Didier Colin. En contrepartie d'un raccordement au point le plus proche, donc moins onéreux, le producteur pourrait accepter de moduler occasionnellement sa production. Le projet sera mis en œuvre au niveau d'un poste source existant, sur lequel sont déjà raccordés 18 MW d'éoliennes, et sur le réseau correspondant, qui alimente 3 000 clients. « Nous mesurerons le sens du courant, son intensité, la tension, la puissance… Pour traiter ces nouvelles données, nous développerons l'intelligence du poste source, ses algorithmes, son calculateur… Nous travaillerons aussi sur la prévision météorologique. » Outre ERDF, le consortium comprend Schneider Electric, GE, RTE, Enel Green Power, Saft, EDF R & D, la PME Made (spécialisée dans la détection des défauts des réseaux électriques), Centrale Lille et l'UTT.