Un montant de 5,1 milliards d'euros. Ce sont les charges prévisionnelles à couvrir par la contribution au service public de l'électricité (CSPE) pour l'année 2013 (lire encadré), soit une augmentation de 43 % par rapport à 2011. À quoi est-elle due ? Principalement aux énergies renouvelables, qui comptent pour 59 %, soit environ 3 milliards d'euros. Et le photovoltaïque représente à lui seul 41 %. « La part du photo voltaïque dans la CSPE en 2013 est en grande partie un héritage du mauvais pilotage passé », décrypte Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER).
La capacité installée d'électricité solaire est en effet passée de 200 MW, en 2009, à plus de 4 000 MW, fin 2012 et beaucoup d'installations mises en service bénéficient des tarifs d'achat élevés instaurés avant le moratoire de la fin de 2010. « Bien sûr, ces aides ont été nécessaires les premières années pour créer une filière qui compte aujourd'hui 18 000 emplois. Mais le gouver nement a laissé ces tarifs d'achat élevés un an de trop, alors qu'ils ne se justifiaient plus étant donné le développement du secteur et la forte baisse des coûts », rappelle Jean-Louis Bal.
Malgré la révision du dispositif de soutien de la filière, le coût du photovoltaïque via la CSPE va continuer à augmenter à court terme, « puisqu'il va falloir honorer tous les contrats signés avant 2011, auxquels vont s'ajouter de nouvelles capacités », pointe Richard Loyen, délégué général d'Enerplan. Mais celles-ci coûteront en revanche de moins en moins cher au fur et à mesure que l'on s'approchera de la compétitivité, « qui devrait être atteinte aux alentours de 2016 », prévoit Richard Loyen.
D'ores et déjà, le SER estime que le coût du photovoltaïque, situé entre 300 et 600 euros par mégawatt avant 2010, a baissé. Il ne serait que de 100 à 300 euros actuellement. Une multiplication par 5,6 du parc photovoltaïque d'ici à 2020 pourrait ne représenter qu'une multiplication par 1,7 de la charge de cette énergie sur la CSPE. « La question du fi nan cement ne s'est pas posée pour l'éolien terrestre, qui dispose pourtant d'une capacité installée de presque 7 000 MW, car la filière était plus mature et les tarifs d'achat ont été fixés plus près des prix de l'élec tricité », compare Jean-Louis Bal. Conclusion : les énergies renouvelables ne sont pas à blâmer, ni à abandonner, mais elles ont besoin d'un bon cadre qui fixe des objectifs, des moyens pour les atteindre … et des limites. l