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ENERGIE

La transition énergétique n'attendra pas

LA RÉDACTION, LE 1er JUIN 2013
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EM : Le cadre du débat a-t-il été correctement posé ? Oui et non. Un débat national sur la transition énergétique était nécessaire. Il s'avère utile par sa globalité : tous les sujets y sont traités, même ceux qui fâchent, comme le nucléaire. Néanmoins, certains points ont été insuffisamment cadrés. Par exemple, nous n'avons pas eu d'engagements forts du Premier ministre – ou du président de la République – sur le respect du Facteur 4 et des objectifs internationaux de la France en termes de renouvelables, d'économies d'énergie… Même si cela figure dans la charte d'organisation du débat, nous avons eu à étudier des scénarios ne respectant pas ces engagements. Autre limite, il n'y a pas eu de prise en main interministérielle. Le débat a été porté uniquement par le ministère de l'Écologie, alors que les enjeux dépassent largement son périmètre. Ont ainsi été présentés les analyses macroéconomiques de scénarios ambitieux, comme ceux de Négawatt ou de l'Ademe. Elles proviennent d'acteurs reconnus (l'OFCE et le CNRS) et montrent que la transition énergétique est un réservoir de croissance et d'emplois : entre 600 000 et 700 000 d'ici à 2030. EM : La transition énergétique fait-elle consensus ? Le débat aura eu le mérite de mettre en commun des données, par exemple en comparant des scénarios. Mais partager des connaissances ne signifie pas que tout le monde en fait la même analyse. Les échanges sont trop restés dans des jeux d'opposition classiques. En juin et juillet, l'un des enjeux sera de dépasser ces postures. Sur certains sujets, comme la rénovation des bâtiments, il y a de grandes convergences. Sur d'autres, comme les scénarios, de vraies divergences. Les choix que fera le gouvernement, quels qu'ils soient, ne feront pas l'unanimité. EM : Pour FNH, à quelles conditions le débat sera-t-il réussi ? À quatre conditions . La démocratisation est l'enjeu numéro un. Ce débat doit être celui de tous les citoyens, car s'y jouent la place de la France dans l'Europe et dans le monde, sa ré-industrialisation, des changements de comportements… Les chaînes de télévision et les radios publiques doivent sensibiliser aux grands enjeux environnementaux. C'est inscrit dans le cahier des charges de France Télévision. Ensuite, il faudra choisir un scénario ambitieux qui, a minima, respecte les engagements internationaux déjà pris. Troisième point, la maîtrise des consommations devra constituer le socle de la transition. Cela doit être réaffirmé et accompagné d'une série de mesures. Enfin, il y a la question du financement. EM : Vous avez été l'un des rapporteurs du groupe de travail sur le sujet… Les scénarios les plus ambitieux, comme celui de l'Ademe, supposent un surinvestissement dans un premier temps, mais les bénéfices sont quasi-immédiats. Il y a ainsi un supplément de 15 milliards d'euros par an jusqu'en 2020, mais tout en réduisant sur la même période la facture énergétique française de 12 milliards par an. À l'horizon 2030, le surinvestissement annuel est de 8 milliards d'euros… pour une baisse de la facture de 48 milliards par an ! Ces chiffres correspondent à des hypothèses élevées des prix de l'énergie. Cela dit, avec des prix bas, la tendance reste la même : une baisse de 24 milliards d'euros par an en 2030 de la facture énergétique. Dans tous les cas, les scénarios ambitieux de transition énergétique sont favorables sur le plan économique. EM : Comment amorcer les investissements ? Comme rapporteur du groupe de travail, je peux vous citer quatre mesures consensuelles. D'abord, faisons formellement de la Banque publique d'investissement celle de la transition énergétique. Ce doit être un axe central de sa doctrine d'investissement. Ensuite, il faut un financement propre à la rénovation des bâtiments sur le modèle de la banque publique allemande KfW. Elle y consacre un tiers de ses moyens. Par ailleurs, une plus grande part de la collecte des livrets A et dé velop pement durable doit être orientée vers la transition. Enfin, nous proposons d'étudier, au-delà de la seule rénovation, la création d'une société de financement de la transition, notamment pour aider les collectivités. Au nom de FNH, j'ajoute que, puisque François Hollande a annoncé un plan d'investissement de 10 milliards d'euros pour les secteurs d'avenir, cinq pourraient aller à la transition énergétique : deux à la Banque publique d'investissement, un à la banque de la rénovation des bâtiments et deux à la société de financement que nous proposons de créer. EM : Êtes-vous confiant ? Rien n'est acquis, mais il ressortira de ce débat assez d'éléments pour que le gouvernement prenne des décisions éclairées. Considérera-t-il la transition énergétique comme une voie de sortie de crise ? L'étape clé commence maintenant. Il ne peut pas repousser les décisions. Il n'y aura pas de transition énergétique sans prix du carbone, sans fiscalité écologique… Sur ces sujets comme sur le scénario retenu, ou la prolongation des centrales nucléaires, le gouvernement va devoir trancher. Soit il s'engage dans la transition énergétique, soit non. Mais il ne pourra pas le faire à moitié.


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