L'heure de concrétiser. « Le marché du bois énergie se développe : à nous de le conquérir », ambitionne Étienne Lebas, P-DG de Cogebio. Sa société a levé, fin mai, un million d'euros auprès de Demeter Partners et du fonds Blue Orange de Suez Environnement. Ce montant est le bienvenu pour confirmer le potentiel de cette jeune entreprise innovante, dont l'histoire a débuté à l'IFP Énergies nouvelles. « J'y ai travaillé pendant quinze ans, puis j'ai souhaité industrialiser le procédé de cogénération que j'y avais développé », retrace Étienne Lebas. C'était en 2009 et sa jeune entreprise s'appelait alors Ecoren. Le chercheur planchait sur « un cycle turbine à air chaud. Mais j'avais besoin d'un gazéifieur en complément ». En 2011, Ecoren fusionne donc avec la société lyonnaise LRCB pour donner naissance à l'actuel Cogebio. Pour l'instant, elle commercialise un gazéifieur de biomasse, couplé à un brûleur pour produire de la chaleur. Son premier client sera Guyenne Papier. « Nous livrerons un équipement de 2 mégawattheures thermiques en octobre prochain », prévoit le dirigeant. Cogebio veut aussi proposer en 2014 la production d'électricité par cogénération. La chaleur issue des fumées du brûleur chaufferait l'air comprimé envoyé dans une turbine, sur une gamme de 100 à 500 kilowatts électriques. Mais, déjà, d'autres projets sont en vue. Depuis l'entrée de Suez Environnement dans le capital, Cogebio s'intéresse à de nouvelles ressources. Aujourd'hui, son procédé traite les matières cellulosiques sèches (déchets de bois, sous-produits agricoles…). Demain, pourrait s'y ajouter le bois traité. Une piste dont l'exploration débute tout juste.