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ENERGIE

1 Valoriser le biogaz des déchets

LA RÉDACTION, LE 1er OCTOBRE 2013
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« Aujourd'hui encore, 60 % du biogaz de décharge n'est pas valorisé, ce qui représente un gisement important en France, d'autant qu'il est produit sponta­ nément », annonce Elieta Carlu, consultante chez Enea Consulting, société de conseil en énergie auprès des industries. La raison : s'il est obligatoire de capter le biogaz produit dans les centres d'enfouissement technique (CET), sa valorisation, elle, dépend du bon vouloir de l'exploitant. Certes, depuis 2010, celui-ci doit valoriser au moins 75 % de son biogaz s'il ne veut pas voir sa TGAP augmenter : de 7 euros par tonne de déchets entrants actuellement et de 12 euros à partir de 2015. Pour un CET recevant 100 000 tonnes de déchets par an, la différence est loin d'être négligeable, mais cela ne reste qu'une incitation financière et non une obligation réglementaire. Ce qui explique qu'une partie du biogaz de décharge parte encore en fumée, brûlé dans les torchères. D'autant que la valorisation du biogaz exige au départ un in ves tis-sement important, car, comme le biogaz de station d'épuration, il a une composition difficile à gérer, qui impose la plupart du temps la mise en place de techniques de purification. Les principaux polluants à éliminer sont les siloxanes et l'hydrogène sulfuré (H 2 S) qui usent les moteurs et représentent donc un frein à la cogénération, les premiers posant en plus des problèmes d'émissions dans l'atmosphère. Deux options existent pour les traiter : la tour de lavage biologique, qui fait appel à des bactéries, ou le charbon actif. La première représente un investissement plus important et ne fonctionne que pour le H 2 S, mais offre l'avantage de présenter un coût de maintenance faible. La seconde, moins chère au départ et pouvant éliminer tous les polluants, a en revanche un coût très élevé en consommable, puisque le prix de la tonne de charbon, sujet à variation, est d'environ 4 000 euros. Ce qui rend les coûts de maintenance très difficiles à maîtriser. « Les solutions techniques de purification sont à choisir en fonction des teneurs de chacun de ces polluants, note Xavier Joly, directeur de Gaseo, société spécialisée dans la valorisation du biogaz de décharge. C'est pour cela que nous tra­ vaillons à la mise au point d'une station mobile d'échantillonnage, qui testera à petite échelle les différentes solutions filtrantes et montrera quels sont les taux réels de saturation atteints. » Une fois la solution de purification choisie, il faut ensuite trouver la voie de valorisation opportune. Le choix est limité, puisque l'injection du biogaz dans le réseau est pour l'instant inabordable. « Les règles de qualité du biogaz pour l'injection sont très strictes et le biogaz de décharge contient un taux de dioxygène très élevé. Or la technologie néces­ saire pour ce niveau d'épuration est actuellement à un stade de démonstration et avec une ren­ tabilité économique restant à prouver », explique Elieta Carlu. « Et les CET sont, en plus, sou­ vent éloignés des centres urbains et donc des réseaux de gaz natu­ rel », complète Xavier Joly. Reste la cogénération, avec utilisation ou non de la chaleur produite et revente de l'électricité, ou la production d'électricité seule. Ensuite, il faut choisir, par appel d'offres en général, le constructeur de l'unité de cogénération, puis se lancer dans les démarches administratives, « ce qui nécessite une grande motiva­ tion, car c'est un énorme travail, prévient Jean-Noël Corbé, responsable projet en maîtrise de l'énergie et énergie renouvelable et responsable maintenance à la Seda. Il faut d'abord constituer un dossier pour la Dreal, puis déposer un permis de construire auprès de la mairie, ensuite un dossier à la DGEC et, enfin, s'at­ teler à la demande de raccorde­ ment auprès d'ERDF. » Pour le centre de stockage des déchets de la Seda, à Champ-teussé-sur-Baconne dans le Maine-et-Loire, cette seule démarche s'est déroulée sur un an et a nécessité la constitution de quatre importants dossiers : une pré-étude approfondie, une proposition technique et financière, une convention de raccordement et de travaux et, enfin, une convention d'exploitation. « Pour chacun de ces dossiers, ERDF dispose d'un délai légal de réponse de trois mois, mais il faut souvent relancer, déplore Jean-Noël Corbé. Une fois cela bouclé, il faut encore passer un contrat d'obligation d'achat avec EDF. Ce qui a encore traîné pen­ dant six mois, mais puisque le compteur ERDF enregistrait la production injectée sur le réseau, nous avons été payés par la suite. » Au final, le projet lancé début 2010 n'aura pu injecter ses premiers kilowattheures qu'en février 2012… Un délai encore raisonnable dans le secteur. « Il faut toujours en moyenne entre trois et cinq ans de démarches et études pour réussir à mettre sur pied un projet de valorisa­ tion du biogaz, quelle que soit la filière, conclut Elieta Carlu. Bien sûr, plus le projet est impor­ tant, plus cela peut prendre de temps. Il faudrait une simplifi­ cation administrative : toutes les demandes des acteurs du secteur vont dans ce sens ». l


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