Certes, le climat franc-comtois n'est pas le plus propice aux légumes, mais il n'explique pas à lui seul l'absence de maraîchers locaux. En cause, ici comme ailleurs, l'absence de terres disponibles. « Nous avons créé avec la chambre d'agriculture et la Safer un observatoire et une cartographie du foncier agricole. La collectivité elle-même s'attelle au sujet à travers ses documents d'urbanisme, mais figer le foncier reste très difficile », reconnaît Nicolas Guillemet, vice-président du Grand Besançon, en charge du développement durable et de l'énergie. La collectivité a donc choisi de « couver » trois projets d'installation pendant trois ans. « Nous allons mettre à disposition 3 ha et le matériel nécessaire. Le maraîcher devra avoir une formation agricole et disposer d'un apport personnel pour vivre avant la première récolte, car il devra verser une redevance pour utiliser le matériel », précise Cécile Piganiol, chargée de mission au service environnement du Grand Besançon. Pour monter le projet, la collectivité s'est associée à deux organismes.
D'une part, l'association Les Jardins de Cocagne fournira le matériel car elle gère déjà des parcelles agricoles sur la zone et se chargera de l'accompagnement technique. D'autre part, une structure d'hébergement juridique va signer avec l'agriculteur un contrat d'appui au projet d'entreprise, un outil grâce auquel il gardera ses droits aux allocations dans l'attente d'un revenu. L'appel à candidatures a attiré une dizaine de candidats. Les heureux élus auront trois fois un an pour se frotter à la réalité. D'ici là, la collectivité espère bien avoir trouvé une solution pour qu'ils créent leur exploitation.