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ENERGIE

Les ombrières photovoltaïques

LA RÉDACTION, LE 1er DÉCEMBRE 2013
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« E n 2006, dans certains pays comme les États-Unis, des parkings étaient déjà équipés de couvertures photovoltaïques, mais il s'agissait d'installations assez basiques. Nous, nous avons voulu développer des installations esthétiques et fonctionnelles », se sou­ vient Marco Caputo, président de la PME Sunvie, qui conçoit et réa­ lise des centrales photovoltaïques. Le principe reste le même : une structure porteuse (souvent en acier, voire en bois) soutient une structure d'intégration (en acier ou en aluminium) qui accueille des panneaux photovoltaïques cristallins standards. Les avantages du système : aucun conflit d'intérêts (contrai­ rement aux terres agricoles) et une production à proximité du lieu de consommation (par exemple un supermarché), ce qui limite les coûts de rac cor­ dement. De plus, les installations protègent les voitures de la pluie et du soleil. Si le budget le permet, elles peuvent être équipées de récupérateurs d'eau de pluie, de luminaires et même de batte­ ries pour recharger les voitures électriques. La première installation fran­ çaise a été inaugurée par Sunvie le 12 juin 2008 à Saint-Aunès (près de Montpellier) sur le par­ king d'un centre commercial E. Leclerc. D'une puissance de 1,1 MWc, elle couvre 816 places de parking. L'investissement de 6,9 millions d'euros a été possible grâce au généreux tarif d'achat de l'électricité photovoltaïque instauré deux ans auparavant, à 60 centimes le kilowattheure pour les installations intégrées au bâti. En 2008 et 2009, ces ins­ tallations ont connu un fort déve­ loppement. « Le tarif intéressant nous a permis de concevoir de très beaux projets architecturaux », témoigne Pierre-Yves Barbier, gérant d'Héliowatt, une entreprise spécialisée dans la conception, le dimensionnement, la fourniture et l'installation d'ombrières pho­ tovoltaïques. Le volume total des projets développés en France est toutefois inconnu, vu l'absence de statistiques officielles et la multi­ plicité des acteurs. « À la fin de 2009, nous avons compris que le développement allait se compliquer. Les conditions d'attribution du tarif d'achat ont changé rapidement et personne ne savait si les projets pourraient se concrétiser », témoigne Alexis Broders, directeur général adjoint du producteur d'électricité verte Neoen, filiale de Direct Énergie. Le tarif d'achat passe alors de 60 à 42 centimes le kilowattheure en janvier 2010, puis chute à 37 cen­ times à fin août. Le moratoire stoppe bru ta lement les projets en décembre et de nouveaux tarifs d'achat sont instaurés en mars 2011. Pour les ombrières photovoltaïques, il s'élève à 30,35 centimes pour les instal­ lations de moins de 36 kWc, à 28,83 centimes pour les ins­ tallations de 36 à 100 kWc et à 12 centimes pour les installations de plus de 100 kWc. Un montant qui diminue chaque trimestre. « Nous avons réalisé quelques ombrières de moins de 100 kWc, mais les tarifs ont baissé trop rapidement », témoigne Pierre-Yves Barbier. « Il est devenu impossible de développer des projets lorsqu'on est passé sous la barre des 20 centimes le kilowattheure, au premier trimestre 2012 », ajoute Thierry Mueth, directeur de l'exploitant spécialisé en ombrières photo­ voltaïques Coruscant. Actuellement, le tarif, inférieur à 16 centimes, est « trop faible pour monter des projets. Sa baisse a été beaucoup plus rapide que la baisse des coûts », regrette Romain Poubeau, responsable de la filière photovoltaïque au Syndicat des énergies renouvelables. Les appels d'offres pour les instal­ lations photovoltaïques de plus de 250 kWc constituent pour le moment le seul moyen de développer un projet. Toutefois, aucune ombrière n'a été sélection­ née lors du premier appel d'offres, lancé en septembre 2011 et dont les résultats ont été publiés en août 2012. Pourquoi ? La tech­ nologie, sans catégorie indépen­ dante, se trouvait en compétition avec les centrales au sol. Or, « les ombrières coûtent au moins 30 % de plus que les centrales au sol car les panneaux sont placés entre trois et cinq mètres de hauteur. Il faut donc plus de matière et des fondations plus solides. De plus, les ombrières sont inclinées à 10° pour mettre à l'ombre les voitures alors que les centrales au sol sont inclinées à 30°, un angle qui assure une production optimale », détaille Pierre-Yves Barbier. Le deuxième appel d'offres, lancé en mars dernier et dont les résultats n'ont pas encore été publiés, comprend 60 MWc réservé aux ombrières photovol­ taïques. Les critères de sélection intègrent le contenu carbone et la R & D, mais « ceux qui proposent le tarif d'achat de l'électricité le plus bas ont plus de chance d'être sélectionnés. Nous ne pouvons plus développer de projets architecturaux et proposons des installations basiques, constituées d'un poteau et d'une poutre avec une section d'acier calculée au plus juste », détaille Pierre-Yves Barbier. Les acteurs français de l'ombrière photovoltaïque se trouvent aujourd'hui dans une situation très difficile. Le marché a besoin de tarifs d'achat fixés par le gou­ vernement et ne dispose d'aucune vision à long terme. En France, le bureau d'études Héliowatt, créé en 2008, et l'exploitant Corus­ cant, fondé en 2007, sont les seules entreprises à réaliser la totalité de leur chiffre d'affaires sur le secteur. Ils ont respective­ ment installé 2 et 7 MWc d'om­ brières depuis leur création. Les autres acteurs, comme Sunvie et Neoen, privilégient les centrales au sol. « À Neoen, nous espérions faire des ombrières un axe fort de développement, mais les évolutions réglementaires ont eu raison de nous », regrette Alexis Broders. La société a toutefois déposé quelques projets sur le dernier appel d'offres. « Beaucoup de sociétés ne développent plus d'ombrières car elles ne leur voient pas d'avenir. Nous continuons sur ce secteur car nous disposons de références, mais c'est compliqué. Notre seul espoir réside dans les appels d'offres. » Pour que le marché reparte et se maintienne, « nous avons besoin d'une volonté politique qui se traduise par des appels d'offres pluriannuels, notamment avec un lot réservé aux ombrières de parking et une révision du cahier des charges, inadapté », martèle Romain Poubeau. Il estime qu'au moins 1 000 MWc par an pen­ dant trois ans permettraient de relancer la filière.  


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