Étienne Lebas, président de Cogebio, fabricant de brûleurs hybrides à biomasse Cohérent Je suis en train de doter mon entreprise d'un équipement à biomasse. Et j'ai installé dans ma maison un poêle à bois, il y a trois ans. Il ne vient qu'en appoint d'une chaudière à gaz à condensation. Au moment de l'achat, j'ai veillé à son rendement et à son label qualité. Côté émissions de poussières, je suis sûr que le chauffage au bois est beaucoup moins polluant que le brûlage des déchets verts en plein air que pratique régulièrement mon voisin. Karine Léger, adjointe au directeur d'Airparif Pédagogue J'habite Paris et je n'ai pas de cheminée. Mais la question ne se posera plus en janvier 2015, car leur usage sera interdit en application du plan de protection de l'atmosphère. C'est une question compliquée : le chauffage au bois est intéressant économiquement, mais contribue significativement à la dégradation de la qualité de l'air extérieur et intérieur. Seule solution : faire preuve de pédagogie et inciter au bon usage d'équipements performants. C'est ce qu'a fait Air Rhône-Alpes dans un petit film très bien fait à propos des idées reçues sur le chauffage au bois, visible en ligne. Bruno de Monclin, président du Comité interprofessionnel du bois-énergie (CIBE) Organisé J'ai une maison de famille dans les Ardennes et, là-bas, le bois énergie, c'est plus qu'une tradition, c'est une obligation. En plus d'une chaudière au fioul héritée de mon grand-oncle, peu utilisée car elle revient cher, je dispose de trois systèmes de chauffage au bois. J'utilise occasionnellement la grande cheminée dans la pièce à vivre car un foyer ouvert n'est ni économique ni très efficace. En revanche, j'ai deux inserts bien adaptés à leur usage et aux pièces qu'ils doivent chauffer. Et puis surtout, il faut savoir préparer son bois pour le débiter correctement et le faire bien sécher. Cyril Le Picard, président de France biomasse énergie Pragmatique Dans le Nord-Cotentin, où se trouve ma maison de famille, il y a des cheminées dans toutes les pièces. Quand j'étais gosse, mon grand-père nous appelait tous les soirs pour qu'on vienne chercher le bois pour alimenter notre Mirus, un petit poêle à bois placé dans l'âtre. Il y avait un stock de bois à chaque étage. Puis nous avons eu une chaudière à bois que mes parents nourrissaient matin et soir d'un bon mètre cube de bois. Depuis que j'ai hérité de la maison dans laquelle je me rends le week-end, j'ai opté pour une chaudière au fioul qui a le grand mérite d'être programmable. Mais j'utilise encore avec plaisir la grande cheminée de la pièce à vivre. Thomas Perissin, DG d'Okofen, fabricant de chaudières à granulés de bois Partageur J'ai quitté un appartement pour une maison, il y a un an, à Chambéry. Et j'ai naturellement remplacé la chaudière au fioul par une chaudière à granulés de bois avec système solaire thermique, car je suis totalement converti depuis des années. Et comme ma petite chaudière de 14 kWh produit de la chaleur en excédent, j'en vends à mes voisins. L'opération est gagnant-gagnant. Ils n'ont pas eu à faire de gros investissements, hormis le mini-réseau de chaleur, et paient en fonction de leur consommation et de l'indice Insee du granulé, beaucoup moins cher que le gaz Et moi, cela m'aide à amortir l'achat de la chaudière.