C'est en cherchant à améliorer la gestion thermique de ses lycées que la Région Île-de-France à créer un nouveau métier : celui de contrôleur d'exploitation de chauffage. Sa mission : veiller à la bonne exécution du contrat d'exploitation et assurer le relais entre la Région, les exploitants et chaque lycée, le tout en veillant à la maîtrise ou à la baisse des consommations. « Jusqu'au mois de juillet 2013, les établissements géraient eux-mêmes l'exploitation et la maintenance. Aujourd'hui, pour 320 d'entre eux, sur un total de 470, nous avons conclu un marché global P2/P31 intégrant un intéressement basé sur deux paramètres : consommation en mégawattheures et émissions de CO 2 . Le marché est découpé en sept lots géographiques de quarante à cinquante établissements. Cinq prestataires l'ont remporté, dont trois PME », résume François Lacour, chef du service énergie à l'unité lycées du conseil régional. La Région a donc embauché treize contrôleurs d'exploitation de chauffage, des agents de catégorie C chapeautés par quatre techniciens qui géraient historiquement le renouvellement des contrats.
« Je suis entré dans la fonction publique territoriale à la suite de ma formation de plombier-chauffagiste par alternance. J'ai travaillé pendant trois ans à Boissy-Saint-Léger (94) en tant que responsable, tous corps d'état, de la régie bâtiment. J'ai postulé à ce poste de contrôleur d'exploitation pour revenir à mon métier d'origine », témoigne Joseph Moreira, chargé depuis juin 2013 de la gestion de dix-neuf lycées du nord de la Seine-et-Marne (77).
Le métier demande des qualités à la fois techniques et relationnelles. « Les demandes varient beaucoup selon les établissements. Il faut savoir être à l'écoute de leurs gestionnaires, attentif à leurs besoins et à ceux des lycéens, et en même temps être ferme quant au respect des termes du contrat d'exploitation », reprend Joseph Moreira, qui peut suivre en direct, grâce à une interface web, les demandes de maintenance ou de dépannage des lycées et la réponse des exploitants. Connecté via son ordinateur portable ou son téléphone, l'homme passe rarement à l'hôtel de région parisien. « C'est un métier où on bouge beaucoup, où on croise des personnes différentes. Pas le temps de tomber dans la routine », apprécie-t-il, jugeant cependant salutaire d'avoir un interlocuteur unique chez l'exploitant affecté à son secteur. « Nous dresserons en fin d'année un premier bilan sur la satisfaction des établissements et les économies d'énergie engendrées, ajoute François Lacour. Ce type de marché devrait s'étendre à tous nos lycées. » Avec l'embauche de nouveaux contrôleurs d'exploitation à la clé. l