C'est un concours où il n'y a que des gagnants, puisque les foyers acquièrent des gestes économes qui perdureront des années. Les défis « Familles à énergie positive » qui se tiennent chaque année du 1er  décembre au 1er  mai nécessitent avant tout de bien choisir les porteurs du projet. « Ce coordinateur peut être une collectivité, un espace info-énergie (EIE) ou, plus rarement, une entreprise, indique Pascaline Pin, coordinatrice de ces défis pour la France. L'idéal est un binôme collectivité-EIE, la première apportant sa connaissance du territoire et son expérience de l'animation, tandis que le second dispose des compétences techniques. » Première tâche : recruter les familles candidates, et surtout les capitaines d'équipe, qui seront les intermédiaires entre les organisateurs et les participants. L'Ademe, qui finance en partie ces défis, fournit des kits de communication adaptables localement : affiches, flyers, communiqués de presse… Mais c'est surtout par le bouche-à-oreille que ce recrutement est le plus efficace, par exemple via une association environnementale. « L'idéal est lorsque l'équipe est constituée de personnes se connaissant, par exemple des voisins ou des membres d'un club », estime Camille Sanchis, chargée de mission sobriété énergétique à l'association Polénergie. Une dizaine de foyers, parfois moins, composent une équipe, qui concourt contre d'autres du même département. Tous les foyers peuvent participer quelle que soit leur taille, pourvu que leur consommation puisse être comparée à celle de l'année précédente. Les capitaines d'équipe sont formés aux questions techniques (utilisation du logiciel, lecture des factures, utilisation des outils de mesure des consommations…), mais aussi à l'animation de groupe. « L'idée est de créer une dynamique d'équipe, pour faire de la sobriété de manière conviviale, souligne Yannick Laurier, chargé de projet information énergie à l'association Hespul. Nous aidons les capitaines, car le bon fonctionnement de l'équipe est lié à leur implication. » Parfois, deux capitaines encadrent une même équipe, l'un porté sur la technique, l'autre sur l'organisation. L'important est de s'amuser pendant le défi. La convivialité démarre dès novembre, lors d'une fête réunissant toutes les familles. L'objectif est d'expliquer le défi, de créer une émulation d'équipe et de distribuer les outils, comme les wattmètres ou le Guide des 100 écogestes. Un deuxième rassemblement est parfois organisé à mi-parcours. Mais la fête la plus attendue est, bien sûr, celle de fin de défi, durant laquelle est annoncé le classement. Les anciens participants, qui sont les meilleurs ambassadeurs pour les futurs défis, peuvent continuer à saisir leurs données énergétiques en ligne, pour garder un précieux outil de suivi des consommations. Certains deviennent capitaines d'équipe, d'autres participent à la communication autour des défis. Côté budget, il faut compter l'impression des affiches, flyers et du Guide des 100 éco-gestes, ainsi que l'organisation des fêtes (location de salles, voire animateurs professionnels). « Les coûts sont très variables, d'une centaine d'euros à plus de 4 000 euros pour un petit défi de deux à trois équipes », indique Pascaline Pin. Le temps de travail de l'organisateur est estimé entre quinze et quarante jours la première année, un peu moins pour les suivantes. l