CEA Tech et la Société du canal de Provence (SCP) se sont alliés autour d'un projet de recherche sur un nouveau concept de centrale solaire, baptisé Canalsol, labellisé par le pôle de compéti ti vi té Capénergies en janvier 2013. L'idée ? Installer des panneaux solaires au-dessus du canal de Provence et augmenter leur efficacité en les refroidissant par l'eau. Leur ombre permet, par ailleurs, de limiter l'évaporation et la prolifération des algues liée à la photosynthèse. L'été dernier, un prototype a été posé sur 20 mètres linéaires de canal au niveau du centre d'exploitation SCP de Rians (83). La plateforme en acier galvanisé est composée de 22 châssis et de 132 panneaux solaires, pour une puissance totale de 33 kilowatts crête. La structure est équipée de 12 systèmes de surveillance, dont les capteurs de mesure suivent la direction du vent, l'en soleillement, la température de l'eau de refroidissement ou encore le courant électrique fourni.
Sur la période d'expérimentation, qui durera jusqu'à fin 2015, plusieurs panneaux au silicium mono et polycristallins seront testés ainsi que l'effet de trois modes de refroidissement par l'eau : passif, par aspersion sur les panneaux et par circulation à l'intérieur de la structure photovoltaïque. « D'après les modèles, un refroidissement par contact direct avec l'eau apporterait un gain de 10 à 15 % sur le rendement, 5 à 10 % si l'on tient compte de la consommation d'énergie des pompes », indique Jean-Luc Martin, chef de projet technique de Canalsol au CEA. Des panneaux solaires, avec et sans cadres, seront également testés : retirer l'encadrement limiterait l'accumulation des salissures sur le bas des modules, qui sont inclinés de 10 degrés. Les chercheurs travailleront enfin à l'optimisation de l'architecture électrique linéaire en expérimentant différents agencements des onduleurs le long du canal, afin de tirer le meilleur parti du fonctionnement du système et de compenser le coût de l'adaptation de la centrale au-dessus de l'eau. « La construction d'une structure qui supporte le poids des panneaux, sans altérer les berges du canal, coûte cher, reconnaît Jean-Luc Martin. Nous devons diviser les coûts de ce prototype par dix pour que le concept soit rentable. » Si les performances de la plateforme confirment les modélisations du CEA, l'industrialisation du procédé sera envisagée. Le projet représente un budget de 950 000 euros, dont 205 000 investis par la SCP et 745 000 financés par le CEA, la Région Paca et l'État. l