Pour préserver le climat, agir sur les émissions de gaz à effet de serre est une évidence. Se soucier des stocks n'est pas inutile non plus. « Les sols contiennent 2,6 fois plus de carbone que l'atmosphère », souligne un spécialiste du climat au ministère de l'Agriculture. Lancé en mars dernier, le programme de recherche « 4 pour 1 000 » part du principe que l'on peut aller plus loin. En augmentant la capacité de stockage des sols de 4 ‰ par an, on pourrait compenser l'intégralité des émissions anthropiques de CO2 (75 % si l'on prend en compte l'ensemble des GES). L'Inra, le Cirad, l'IRD et des organismes de recherche étrangers se fixent quatre objectifs : établir un état des lieux des flux et des stocks des sols agricoles, identifier les pratiques qui permettront d'améliorer la situation, expérimenter et soutenir les meilleures d'entre elles et, enfin, apprendre à les évaluer le plus finement possible. Parallèlement, le programme aura sa déclinaison opérationnelle avec des engagements du monde agricole et de l'agroalimentaire qui pourraient trouver leur place dans le plan Lima Paris de la COP 21. Reste que si de nombreuses pistes sont connues (préserver les prairies, limiter les labours…), la cible sera difficile à atteindre. Au niveau mondial, avec la déforestation, l'artificialisation des sols et l'évolution actuelle des pratiques agricoles, la tendance est plutôt à la diminution des puits de carbone. Un mouvement qu'il faudra avant tout inverser.