L'opération avait été annoncée au début du printemps, elle a officiellement débuté ce 15 juin. Enertime a lancé son introduction en bourse sur le marché Alternext à Paris. « La concurrence n'est pas nulle, mais très faible », observe Gilles David, le PDG fondateur d'Enertime. « Nous avons devant nous un vrai boulevard. Il nous suffit d'avoir un peu de capital. » L'entreprise est spécialisée dans l'efficacité énergétique dans le milieu industriel. Son métier est de récupérer la chaleur perdue pour produire de l'électricité grâce à une technologie basée sur le cycle de Rankine.Une quarantaine de projetsEnertime s'est fait connaître pour l'écoquartier Port Marianne à Montpellier et pour le projet de géothermie de Fonroche à Lons dans les Pyrénées-Atlantiques. Plus récemment, elle a signé en début d'année un contrat avec Sirac, filiale du groupe Suez, pour l'incinérateur de Caen. Autre exemple, elle va réduire la consommation d'énergie de l'usine de silicium de FerroPem. Son carnet de commandes atteindrait aujourd'hui 7,1 millions d'euros sur la base de 2 contrats en Chine, 1 en France et 1 en Ukraine. D'ici à 5 ans, elle espère réaliser une quarantaine de projets pour un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros. A titre de comparaison, ses ventes ont atteint 0,5 million d'euros en 2015. A l'image d'un récent contrat de 2 millions d'euros en Ukraine, « les commandes arrivent de plus en plus rapidement avec de tailles importantes », raconte Gilles David. Pour suivre la cadence, Enertime compte lever 5 millions d'euros en bourse. La première cotation est prévue le 7 juillet prochain.Un potentiel de 600 millions d'euros« Notre activité n'est pas très capitalistique », commente le PDG de l'entreprise. Son besoin de financement n'est pas guidé par des investissements industriels. « Il nous faut avant tout renforcer notre bilan. » L'objectif est d'améliorer la trésorerie pour rassurer les partenaires industriels et financiers sur le niveau de fonds propres de l'entreprise. Dans le cadre du projet Orcasil mené avec FerroPem, Enertime doit bénéficier d'une aide de l'Ademe de 3,5 millions d'euros. Ce soutien est conditionné à une levée de 5 millions d'euros.Une partie des fonds doit aussi servir à renforcer les équipes commerciales. Pour l'instant, la moitié des projets d'Enertime est située en France, où elle chiffre le potentiel de marché à 400 mégawatts. Soit environ 600 millions d'euros. Mais elle compte se développer rapidement à l'étranger. Enertime a des projets en Ukraine, en Suisse, en Espagne… Mais elle lorgne plus particulièrement sur la Chine, où elle veut créer une filiale. Elle pourrait ensuite s'intéresser aussi à l'Inde.Thomas Blosseville