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ENERGIE

Audit énergétique obligatoire : le jeu en vaut la chandelle

LA RÉDACTION, LE 30 JUIN 2016
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Cet audit des usages énergétiques est obligatoire pour les entreprises qui emploient plus de 250 salariés ou qui réalisent un chiffre d’affaires de plus de 50 millions d’euros et dont le bilan affiche un total de 43 millions. Au-delà, elles risquent une amende pouvant atteindre 2 % de leur CA, voire 4 % si elles traînent vraiment des pieds. « Certaines Dreal devraient être tolérantes avec ceux qui font preuve de bonne volonté », anticipe Julien Adam, en charge de la maîtrise de l’énergie à l’Association technique énergie environnement (ATEE). Par exemple quand la démarche est en cours. Mais attention, personne ne passera entre les mailles du filet. Jusque-là, l’audit doit porter sur 65 % de la facture. Le chiffre montera ensuite à 80 %.   Pour les grands groupes, former ses propres auditeurs pour visiter les sites les uns après les autres peut avoir du sens, en particulier dans l’industrie, quand certains procédés sont si compliqués qu’ils nécessiteraient à eux seuls plusieurs jours d’explication à un bureau d’études. Toutefois, la majorité des entreprises font appel à un prestataire et profitent ainsi d’un regard extérieur. Revers de la médaille de l’évolution réglementaire, « un marché spot de l’audit s’est créé, avec l’arrivée de nouveaux acteurs opportunistes », regrette Lionel Barbé, gérant du bureau d’études Optinergie. Malgré la qualification obligatoire de l’OPQIBI, du LNE ou de l’Afnor, les niveaux de service sont très hétérogènes d’un prestataire à l’autre. Or si le recours à l’auditeur le moins-disant (qui répond généralement aux appels d’offres sans même se déplacer) peut suffire à se mettre en conformité, l’entreprise qui entend s’appuyer sur des recommandations précises pour tenter de réduire sa facture doit être exigeante. Pas question de se contenter d’une liste d’actions standardisées à présenter à sa Dreal.Le jeu en vaut la chandelleLe jeu en vaut la chandelle. « Une étude que nous avons réalisée montre qu’on peut en moyenne faire 2,5 % d’économies sans la moindre dépense », estime Lionel Barbé. Et de citer quelques exemples dans l’industrie : optimiser la pression d’une installation d’air comprimé, couper l’éclairage ou certains moteurs chaque week-end, ramener un bain de trempage trop froid à la température de consigne quand de mauvaises habitudes se sont enracinées au fil du temps… « La facture peut être réduite de 6,5 % avec des travaux offrant une rentabilité inférieure à un an », poursuit-il. Là encore, plusieurs possibilités : mettre en place un variateur de vitesse sur un système de ventilation, mieux réguler les niveaux de froid et de chaud, s’attaquer aux fuites d’un réseau d’air comprimé… Si l’on accepte un retour sur investissements d’un à deux ans, c’est 10 % de la facture qui peut être économisée. Enfin, en acquérant de nouveaux équipements ou en faisant évoluer son process, on génère en moyenne jusqu’à 20 % d’économies en quatre ou cinq ans… Une perspective qui peut toutefois être assimilée à du long terme dans l’industrie. Dans les faits, la plupart des entreprises qui engagent ce type de travaux ont parallèlement un objectif de réorganisation.   La méthodologie de l’auditeur est dictée par la norme européenne EN 16247-1. « On n’invente rien, prévient Luc de Cremoux, directeur marketing efficacité énergétique chez Schneider Electric. On suit une démarche classique avec plusieurs étapes : collecte de données, visite du site, analyse, identification des pistes d’amélioration et restitution. » Si chaque phase a ses points clés, la préparation de l’audit est essentielle. Elle passe par la définition d’un périmètre qui peut intégrer les dépenses d’électricité, de gaz, de chaleur, de gazole… « Si le transport représente 5 % de la facture, on l’exclut. Si c’est 25 ou 30 %, on s’attaque au sujet », simplifie Julien Adam. Idem dans le tertiaire où l’on a tout intérêt à faire l’impasse sur de petites agences si leur instrumentation coûte plus cher que les économies potentielles.   Déterminer les bons indicateurs   « Dès l’offre technique et financière, on doit savoir quels équipements instrumenter et quels sous-compteurs installer, même si après quelques mesures, on comprend parfois qu’il est préférable de décomposer telle ou telle consommation », décrit Lionel Barbé. Outre les données énergétiques, il est essentiel par ailleurs de déterminer les bons indicateurs de performance énergétique. Selon l’activité du client, la consommation est rapportée au mètre carré de bâtiment, à la tonne de yaourt produite ou au nombre de patients… Autant de données à aller chercher pendant l’audit.   Le prestataire se doit d’identifier en amont les collaborateurs en lien direct ou indirect avec le sujet : le directeur du site, le responsable de l’énergie (souvent dans l’équipe maintenance) et de l’environnement, mais aussi celui qui s’occupe des finances ou des achats. « Il y a un moment où il faudra investir. Ne pas les associer, c’est prendre le risque que l’audit reste sur une étagère », insiste Luc de Cremoux. Dans la même logique, autant définir assez vite ce que l’on souhaite. « Si dès le départ, un client nous prévient qu’il n’est pas intéressé par des mesures dont le retour sur investissement est supérieur à quatre ans, autant ne pas chercher à les détailler pour passer davantage de temps sur les actions à entreprendre à court terme », conseille Lionel Barbé. A contrario, si une entreprise entend faire de l’obligation réglementaire un tremplin vers un vrai système de management de l’énergie, elle doit miser sur un audit exhaustif. Ce travail servira de base à une revue énergétique qui, elle, abordera en sus les aspects organisationnels pour que chaque mesure soit pérenne et que des progrès réguliers soient réalisés.   OD


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