Énergies renouvelables, compteurs communicants, bornes de recharge… Les ingrédients du réseau électrique intelligent sont bien connus, mais pas la recette. Comment coordonner l'ensemble ? Lancé en 2012 sous l'égide de l'Ademe à Lyon et à Grenoble, le projet Greenlys devait fournir des réponses. Verdict : « Les résultats sont précieux », estime Karine Dognin-Sauze, vice-présidente de la métropole de Lyon.59 000 effacementsDu fournisseur d'électricité au consommateur, en passant par les équipementiers et les gestionnaires des réseaux, « Greenlys a étudié la question du modèle économique en s'intéressant aux bénéfices pour toutes les parties prenantes. » En particulier, il a testé les effacements de consommation et la tarification dynamique, deux outils phares pour gérer l'équilibre du réseau. Le projet a ainsi mobilisé 400 expérimentateurs dans le résidentiel et quatre sites tertiaires pour un investissement total de 43 millions d'euros. Il s'est notamment appuyé sur l'offre de domotique Wiser de Schneider Electric et sur le compteur Linky. En complément, les consommateurs étaient informés par Internet, leurs tablettes numériques et leurs smartphones. Au total, 59 000 effacements de consommation ont été réalisés.Des réductions de 5 à 10 %Premier constat : « Les effacements n'ont pas entraîné de pertes de confort avec des baisses de températures de 0,1 à 0,5°C selon la durée de l'interruption du chauffage », souligne Guillaume Lehec, directeur du département agrégation de flexibilité d'Engie. Cela dit, les effacements n'ont pas généré d'économies d'énergie. Ils ont plutôt décalé les consommations avec une hausse de 50 % de la puissance appelée et de 40 à 60 % de l'énergie consommée dans les minutes qui suivent. Des reports techniquement maîtrisables, mais pas forcément rentables. Mieux vaut donc intégrer les effacements à un ensemble de services permettant à l'usager d'optimiser sa consommation. Par exemple, avec une tarification dynamique. Greenlys a ainsi testé la variation du prix de l'électricité selon la saison, le jour et l'heure. Pour influer sur le comportement de l'usager, la tarification doit rester simple, répétitive et mémorisable. Attention toutefois : quand il est actif, le consommateur peut décider d'augmenter son confort, c'est-à-dire sa température ambiante, annulant les gains jusqu'alors obtenus. A l'inverse, quand la domotique choisit elle-même automatiquement le meilleur moment pour consommer, des réductions de 5 à 10 % sur les consommations ont été mesurées.Thomas Blosseville