Dans une lettre ouverte en date du 9 juin, 18 organisations interpellent Edouard Philippe, l’enjoignant à « revoir d’urgence » la stratégie gouvernementale « conduisant à une électrification massive des usages thermiques, sans chercher forcément à réduire significativement les niveaux de consommation lors des rénovations, ni à recourir abondamment à la chaleur renouvelable ». Sont concernées, la prochaine réglementation environnementale 2020 (RE2020) des bâtiments neufs, la réforme du diagnostic de performance énergétique (DPE) et la révision du label Bâtiment basse consommation (BBC).
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« Ne pas modifier les règles du DPE et du label BBC »
Les signataires regrettent des « passe-droits » privilégiant l’électrification massive, par rapport notamment aux pompes à chaleur fonctionnant au biogaz ou de manière hybride. « La nouvelle étiquette induira en erreur les usagers pour qui la croissance des classes énergétiques rime avec celle des coûts : désormais des logements de même classe auront la même consommation d’énergie finale mais des coûts de chauffage du simple au triple », craignent les organisations. Sans compter que ce nouvel étiquetage « conduira, de manière inacceptable et sans faire de travaux, à sortir des classes F et G (devant être rénovées avant 2028), environ 3 millions de logements chauffés à l’électricité, et à y faire entrer environ 6 millions de logements chauffés par combustibles », estiment les signataires.
Ces derniers demandent donc au Premier ministre de « ne pas modifier les règles du DPE et du label BBC », de « prioriser la rénovation globale et performante et réfléchir à l’efficacité de l’incitation », d’axer « les efforts sur la réalisation d’enveloppes très performantes », de « fournir aux acteurs de terrain les outils assurant la pleine efficience des rénovations énergétiques » et à « développer une filière française d’excellence de la chaleur renouvelables et des pompes à chaleur ».