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[Tribune] Augmentation des coûts de l’énergie : la concurrence ne fait pas augmenter les prix !

Par Julien Tchernia, CEO d'ekWateur. Publié le 15 novembre 2021.
[Tribune] Augmentation des coûts de l’énergie : la concurrence ne fait pas augmenter les prix !
Julien Tchernia, CEO d'ekWateur. Crédits : ekWateur
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Les prix de l’énergie battent des records. En octobre le coût du MWh d’électricité pour livraison l’année suivante dépassait les 140 euros là ou l’année dernière, à la même période, il avoisinait les 40 euros. Retour avec Julien Tchernia, CEO d’ekWateur sur la libéralisation qui « a permis la diversification du mix électrique français à un coût marginal de production très faible ».

Cette augmentation brutale met en difficulté les consommateurs car la flambée des factures réduit le pouvoir d’achat. Dans la recherche de responsables, plusieurs sources pointent du doigt les fournisseurs alternatifs et la libéralisation du marché de l’énergie de 2007.

La CLCV, une association de consommateurs, va jusqu’à dire dans son Plaidoyer pour un retour au monopole : « la libéralisation fait croître les tarifs ».

Augmentation des coûts : à qui la faute ?

Une vision erronée. Faire porter sur les épaules des fournisseurs alternatifs le poids de l’augmentation des prix omet plusieurs aspects. D’une part, il faut savoir que les taxes représentent environ 30 % d’une facture d’énergie. D’autre part, le reste de la facture est composé du prix du réseau (prix régulé par l’état) et du prix de gros de l’énergie, qui dépend des marchés internationaux. Le fournisseur, lui, agit sur moins de 10 % de la facture. On peut à juste titre comparer le fournisseur d’énergie à une station-service. Pensez-vous qu’à chaque augmentation des prix de l’essence, la responsabilité vient de la libéralisation de la vente d’essence à la pompe ? La réponse est non. Quand les prix augmentent on regarde du côté du producteur et non du commerçant. Pourquoi le marché de la fourniture d’énergie serait-il une exception ?

Étudions en détails les prix de gros des marchés, puisque c’est ce qui agit sur les factures en ce moment. Essayons de répondre à la question : « quel est l’impact de la libéralisation de la production sur les prix de gros de l’électricité ?».

Dans le cas de l’électricité, pour assurer l’équilibre entre l’offre et la demande du réseau, les prix de l’électricité sont indexés sur la centrale qui a les coûts marginaux de production les plus élevés. En cette période, il s’agit des centrales de production à gaz, dont le coût marginal de production est tiré vers le haut par les prix du gaz et du CO2. Plus nous pourrons répondre à la demande d’électricité avec de l’énergie renouvelable ou du nucléaire, dont les coûts de production sont très faibles, moins les prix seront élevés. Pour éviter toutes polémiques inutiles, il faut préciser que ces deux modes de production ne sont pas en compétition mais complémentaires.

La diversification de notre mix de production

Il faut savoir que, s’il y a eu libéralisation de la fourniture d’énergie, il y a aussi eu libéralisation de la production d’électricité. Avant le 10 février 2000, la production d’électricité était un quasi-monopole détenu par EDF. Depuis 2000, beaucoup de producteurs indépendants ont émergé : VSB énergies nouvelles, Iberdrola, Neoen, Général du Solaire, RES, Quadran…

En 2020, sur les 500,1 TWh d’électricité produit en France, seuls 84 % ont été produits par EDF. Les 16 % restants sont produits par d’autres sociétés, dont aucune ne produit de l’énergie nucléaire (qui reste un monopole d’EDF). Ces nouvelles sociétés produisent principalement de l’électricité renouvelable à partir d’éolien ou de solaire.

Force est de constater que sur ces nouvelles technologies EDF est resté, en France, très discret : en 2020, sur l’hexagone, 28 GW d’électricité ont été injectés avec des centrales éoliennes ou solaires quand EDF ne compte qu’1,83 GW de capacités installées sur tout le territoire.

En parallèle, depuis 2000, EDF n’a installé aucun nouveau MW d’énergie nucléaire accumulant au contraire coûts et retards sur le chantier de Flamanville.

Un coût marginal de production très faible

Comment serait notre parc de production aujourd’hui si la libéralisation n’avait pas donné de l’espace à de nouvelles sociétés qui ont su déployer massivement, avec le soutien de l’état, de nouvelles capacités de production au coût marginal très faible ? On peut facilement imaginer qu’en l’absence de nouvelles capacités nucléaires et renouvelables, on devrait faire appel à beaucoup plus de centrales à charbon ou à gaz. Les prix ne seraient en rien comparables à ce que nous connaissons aujourd’hui, ils seraient encore plus représentatifs des cours du gaz, c’est-à-dire encore plus élevés.

La concurrence a permis la diversification du mix électrique français à un coût marginal de production très faible, pour le plus grand bien des consommateurs et de l’environnement. Aujourd’hui, le dérèglement climatique nous conduit vers un monde de plus en plus instable. Il nous faut faire confiance à l’inventivité de chacun et non s’appuyer sur la vision intégrée d’un seul pour augmenter nos chances d’y faire face.[Tribune] Augmentation des coûts de l’énergie : non la concurrence ne fait pas augmenter les prix !
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