« Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge », disait Winston Churchill. Devant le risque de possibles pénuries d’approvisionnement en gaz et électricité indiquées par RTE, les enseignes alimentaires actent pour un protocole énergétique de crise qui sera mis en œuvre le 15 octobre prochain. Un plan de sobriété énergétique coordonné par la fédération qui regroupe l’ensemble des acteurs de la distribution, Perifem.
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Parmi les dispositions annoncées, les hypers et supermarchés réduiraient l’intensité lumineuse de 50 % avant l’arrivée du public et de 30 % pendant les heures d’ouverture et lors des périodes critiques de consommation ; veilleraient à baisser les températures à 17°C dans tous les points de vente ; et un décalage des périodes de production de glace (pour la poissonnerie).
Depuis un décret de 2012, les enseignes lumineuses doivent être éteintes entre 1 heure et 6 heures du matin lorsque l’activité signalée a cessé. Néanmoins, 1 heure passée, nous pouvons tous être étonnés de voir la devanture de certains magasins encore allumée. Dos au mur, les grands noms de la distribution mettent enfin en place une mesure concrète d’extinction des lumières et ce, « dès la fermeture du magasin » contre en général une heure après la fermeture actuellement.
Une facture moins « salée »
Ce protocole – effectif l’automne prochain - permettra aux enseignes de réduire la facture énergétique et « de se mobiliser ensemble pour éviter une répercussion trop importante sur les prix pour les consommateurs », souligne Perifem. Les mesures que celui-ci contient prépareront également les grandes marques de la distribution alimentaire à se conformer progressivement à la loi Élan qui prévoit une réduction de la consommation énergétique des magasins de 40 % à l’horizon 2030.
« L’heure est à la sobriété énergétique, cela va de manière profonde changer nos habitudes de consommation », avance son président Thierry Cotillard, pour qui ce plan « doit s’inscrire dans la durée ».
Une mesure à systématiser
C’est « un premier pas bienvenu », se réjouit Agir pour l’Environnement, dans un communiqué, et qui rappelle que « le gaspillage énergétique fut la règle et la sobriété l’exception, parfois au mépris de la loi en vigueur ».
En outre, l’association appelle l’État à « généraliser et à systématiser cette mesure d’extinction ». Mais reste à savoir si avec ces mesures volontaristes, on gagnera la bataille de la transition énergétique.