Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, les exportations d’énergies fossiles ont rapporté à la Russie 158 milliards d’euros. Selon le CREA (Center for Research on Clean Air), 54 % étaient destinées à l’Union européenne pour une valeur d’environ 85 milliards d’euros.
La crise énergétique semble avoir profité à la Russie. Au cours des six premiers mois de la guerre en Ukraine qui a été déclenchée le 24 février, le pays a pu exporter 158 milliards d’euros d’énergies fossiles. D’après le nouveau rapport du CREA, le principal demandeur a été l’Union européenne à hauteur de 54 % du total des exportations, soit 85,1 milliards d’euros. Au cours de cette période, la France a importé 5,5 milliards d’euros de combustibles fossiles russes.
Au-delà de l’Union européenne, la Russie a pu vendre son gaz et pétrole à différentes nations parmi lesquelles : la Chine (34,9 milliards d’euros), la Turquie (10,7 milliards d’euros), l’Inde (6,6 milliards d’euros), le Japon (2,5 milliards d’euros), l’Égypte (2,3 milliards d’euros) et la Corée du Sud (2 milliards d’euros).
Côté UE, les données nous apprennent que l’Allemagne (19 milliards euros), les Pays-Bas (11,1 milliards d’euros), et l’Italie (8,6 milliards d’euros) occupent le top 3 des pays membres les plus importateurs. Ces derniers sont suivis de la Pologne (7,4 milliards d’euros), la France (5,5 milliards d’euros), la Bulgarie (5,2 milliards d’euros), la Belgique (4,5 milliards d’euros) et l’Espagne (3,3 milliards d’euros).
Autre enseignement dévoilé dans le rapport : en juillet 62 % des exportations fossiles russes ont été transportées sur des navires appartenant à des entreprises de l’Union européenne. Ces navires sont majoritairement assurés au Royaume-Uni (51 %) et en Norvège (22 %).
Perte de 170 millions d’euros par jour
Le 10 août a marqué l’entrée en vigueur de l’embargo sur le charbon russe au sein de l’UE. Cette action s’est rapidement traduite par la baisse des volumes d’exportation de charbon de la Russie qui sont tombés à leur plus bas niveau depuis le début de l’invasion. Selon le CREA, « la Russie n’a pas réussi à trouver d’autres acheteurs pour compenser la baisse de la demande de l’UE, bien que l’interdiction ait été connue depuis des mois ».
On apprend également que les exportations de combustibles fossiles de la Russie ont baissé de 18 % par rapport au niveau record atteint au début de la guerre (février-mars). Cette baisse est due à la réduction des exportations de gaz, de produits pétroliers et de charbon. « Seules les exportations de pétrole brut ont augmenté par rapport à la période précédant l’invasion », peut-on lire. Cette diminution des importations aurait coûté au pays près de 170 millions d’euros par jour en pertes de revenus en juillet et août. « La baisse globale des volumes d’exportation est due à une baisse des exportations vers l’UE de 35 % », ajoute le CREA.
Economie d’énergie
Par ailleurs, pour ne pas subir la baisse des importations de plein fouet, le Center for Research on Clean Air recommande aux pays européens d’accélérer les mesures d’économie d’énergie, en réduisant en particulier la consommation de pétrole et de gaz.
Le CREA les invite également à mettre en place des politiques en faveur du déploiement de l’énergie propre et renouvelable, des pompes à chaleur, et des véhicules électriques afin de substituer les combustibles fossiles russes.
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