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POLITIQUES

Le Giec recommande une transformation durable de l'ensemble du système énergétique

PUBLIÉ LE 5 AVRIL 2022
A.A
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Le Giec recommande une transformation durable de l'ensemble du système énergétique
Crédit : Pixabay
Le troisième et dernier volet du sixième rapport du Giec dévoile une vision « d’un avenir plus sûr » porté par une électrification alimentée principalement par des énergies renouvelables. Cependant, il est nécessaire de sortir du statu quo marqué par la gestion néfaste des terres et les subventions aux énergies fossiles, afin de tendre vers ce monde idéal et réduire la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Après un premier volet du rapport concluant sur un « changement climatique généralisé et rapide, d’intensité croissante », un deuxième publié en février 2022 qualifiant le changement climatique d’une « menace pour le bien-être de l’humanité et la santé de la planète », le présent volet montre que nous ne sommes pas sur la bonne voie pour échapper aux effets du changement climatique. Pour sortir du statu quo, le Giec présente dans son dernier volet un ensemble de politiques publiques susceptibles d’aboutir à des transformations systémiques pour limiter le réchauffement de la planète, garantir un climat plus sûr et une économie durable.

Le nouveau rapport, dévoilé ce lundi 04 avril évalue les tendances actuelles en matière d’émissions, les projections du niveau du réchauffement futur et la manière de passer à une économie à faible émission carbone. Avant de passer à « un avenir plus sûr et équitable », le rapport fait le bilan des politiques passées et leurs conséquences en matière des émissions. Les principales conclusions montrent que depuis 2018 les émissions ont continué à augmenter dans tous les secteurs.

D’après l’évaluation, la période 2010-2019 a connu la plus forte augmentation des émissions décennales moyennes de l’humanité en émettant en moyenne 56GtCO2eq par an au cours de cette période. Les émissions de gaz à effet de serre ont atteint 59 GtCO2eq en 2019, c’est le niveau le plus élevé depuis 1990. Le rapport précise que près de 34 % des émissions d’origine humaine provenaient du secteur de l’approvisionnement en énergie, 24 % de l’industrie, 22 % de l’agriculture, de la foresterie et de l’utilisation des terres, 15 % des transports et 6 % des bâtiments.

Qui est responsable de cette pollution ?

Le Giec est catégorique, les pays riches sont les gros émetteurs. L’Amérique du Nord, l’Europe, l’Australie, le Japon et la Nouvelle-Zélande qui comptaient 22 % de la population mondiale en 2019, ont été responsables à 43 % des émissions de carbone cumulées entre 1850-2019.

En revanche, l’Afrique et l’Asie du Sud qui comptaient 61 % de la population mondiale en 2019, n’ont contribué qu’à hauteur de 11 %. De plus, le groupe de travail rappelle que ce sont les pays les moins avancés et qui émettent le moins qui « sont les plus vulnérables aux impacts climatiques ».

Que valent les ambitions climatiques actuelles ?

Selon le Giec, les contributions déterminées au niveau national (NDC) annoncées avant la COP26 mèneraient vers un dépassement du seuil de 1,5°C au cours du 21e siècle. À ce rythme nous pourrions même assister à un réchauffement de 2,8°C d’ici 2100. « Le monde est en passe de connaître un réchauffement de 3,2°C d’ici 2100, à moins que les politiques mises en œuvre à fin 2020 ne soient rapidement renforcées », peut-on lire dans le rapport.

Une bonne performance des énergies renouvelables

Si l’utilisation des combustibles fossiles a contribué à l’augmentation des émissions carbone, la dernière décennie a également vu croître le secteur des énergies renouvelables et du stockage avec une chute des prix « plus rapide et plus spectaculaire que ce qui était attendu ».

De 2010 à 2019, les coûts unitaires ont diminué de manière soutenue pour l’énergie solaire, l’énergie éolienne et les batteries de stockage lithium-ion contribuant ainsi à leur déploiement. « L’énergie photovoltaïque, l’énergie solaire concentrée et l’énergie éolienne terrestre et marine sont désormais compétitives avec les combustibles fossiles en termes de coût actualisé de l’énergie (“LCOE”) dans de nombreux endroits », souligne le rapport.

Cette révolution dans le secteur des énergies renouvelables, marquée par la réduction des coûts unitaires des technologies clés, a notamment renforcé l’attrait économique vers un secteur énergétique à faible intensité carbone d’ici à 2030. Mais il faut mettre davantage l’accent sur la transformation du système énergétique afin d’être cohérent avec une trajectoire vers 1,5°C.

Électrification du système

Limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C sans dépassement ou avec un dépassement limité implique des réductions immédiates des émissions de GES dans tous les secteurs : de 48 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2019, et atteindre des émissions nettes de CO2 nulles au début des années 2050. Pour y parvenir, il faut réduire l’utilisation des énergies fossiles dans le secteur de l’énergie et déployer des sources d’énergie renouvelables et à faibles émissions, sans oublier l’importance de l’efficacité énergétique et les économies d’énergie.

Le groupe de travail appelle notamment à une électrification généralisée du système énergétique. L’électrification peut à la fois contribuer à la sécurité énergétique et permettre la décarbonation du transport routier, de l’industrie, de l’exploitation minière et de la fabrication. « Les véhicules électriques alimentés par de l’électricité à faibles émissions présentent le plus grand potentiel de décarbonation pour les transports terrestres ».

Pour atteindre ce monde, la sobriété a toute sa place. Le Giec évoque dans ce cas la mise en œuvre de mesures axées sur la gestion de la demande et les nouveaux modes de prestation de services aux utilisateurs finaux. Ceux-ci peuvent réduire les émissions mondiales de GES dans les secteurs d’utilisation finale de 40 à 70 % d’ici 2050, par rapport aux politiques actuelles. De même en ce qui concerne les économies d’énergie et l’efficacité énergétique qui constitueront un
élément central de « l’objectif net zéro ».

Orienter les investissements

La finance contribue à la transition, sauf si celle-ci alimente les énergies fossiles au détriment des énergies propres. D’après le rapport, le monde dispose de capitaux économiques nécessaires pour fournir les investissements nécessaires à la transition. Néanmoins, jusqu’à présent ces flux financiers publics et privés sont davantage destinés aux énergies fossiles qu’à l’adaptation au changement climatique.

Le Giec annonce que la poursuite des investissements dans les projets et infrastructures à fortes émissions avant 2030 freine l’accélération de la réduction des émissions. A contrario, la suppression des subventions aux combustibles fossiles « réduirait les émissions, améliorerait les recettes publiques et la performance macroéconomique, et pourrait réduire les émissions de GES jusqu’à 10 % d’ici 2030 ».
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