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Tribune | « La prise en compte des critères ESG, levier pour une croissance durable pour le continent africain »

Par Junior Boulleys, directeur associé, TNP. Publié le 30 juin 2022.
Tribune | « La prise en compte des critères ESG, levier pour une croissance durable pour le continent africain »
Junior Boulleys, directeur associé, TNP. Crédit : DR
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Il est indispensable que l’Afrique trouve des solutions pour améliorer la qualité de vie des populations mais aussi favoriser la croissance. « Pour être la plus créatrice de valeur, cette croissance doit être durable sur le plan économique et environnemental. Ce constat est d’autant plus vrai qu’il est indispensable de faire face au réchauffement climatique et à ses conséquences », commente Junior Boulleys, directeur associé chez TNP.

Sur un plan strictement environnemental, les défis sont nombreux : réduire la dépendance aux énergies fossiles en produisant des énergies plus propres (bas carbone), lutter contre la pollution, réduire la déforestation, favoriser le recyclage et améliorer la gestion des déchets ou encore protéger la biodiversité. Sur un total de 2,5 milliards d’habitants en 2050, dont 60 % auront moins de 24 ans, lutter contre les effets du changement climatique est capital.

En plus de relever ces défis, il est primordial de générer une croissance inclusive qui doit viser à : réduire la pauvreté (90 % de la population mondiale située sous le seuil d’extrême pauvreté vivra en Afrique subsaharienne à horizon 2030) ; augmenter les emplois en investissant dans le capital humain, les services sociaux de base, l’agriculture et la sécurité alimentaire ; et favoriser la transparence dans les pratiques, par la mise en place de normes permettant de lutter notamment contre la corruption.

Les acteurs politiques et économiques africains ont bien conscience des enjeux du changement climatique et de la nécessité de construire une trajectoire commune à l’échelle du continent. Ces enjeux constituent un élément central de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, illustrée par une mobilisation forte lors des conférences internationales (COP) et sur le plan diplomatique.

Dans le rapport « Enjeux climat : réussir la transition en Afrique » publié par l’AFD en octobre 2021, il est rappelé que la mise en place d’une trajectoire résiliente et décarbonée en Afrique doit se faire au travers de trois piliers :

- Améliorer l’intégration des enjeux climat dans les politiques publiques grâce à l’accompagnement des autorités nationales, des collectivités locales et des acteurs privés africains ;
- Accélérer les investissements bas-carbone et résilients en Afrique ;
- Réconcilier les enjeux sociaux et climatiques.

Empreinte carbone faible

Concernant le premier pilier, il faut d’abord rappeler que l’empreinte carbone de l’Afrique est faible en comparaison avec les autres continents. En effet, les émissions de gaz à effet de serre par habitant de l’Afrique sont moitié moindres que celles d’Asie de l’Est et d’Europe et décroissent depuis 20 ans en dépit de différences importantes entre les pays.

L’alignement avec l’Accord de Paris dans le respect d’une trajectoire carbone maîtrisée se fera en appliquant plusieurs solutions :
- Capitaliser sur des sources d’énergie primaire abondantes et renouvelables (plus fort potentiel d’énergie solaire au monde) ;
- Investir dans les énergies renouvelables qui devront peser 76% du mix électrique africain d’ici 2040 (contre 21% en 2019 d’après le Sustainable Development Scenario de l’Agence internationale de l’énergie) ;
- Mobiliser les acteurs privés pour investir dans les secteurs qui auront besoin d’infrastructures pour leur permettre de décarboner leur production et pour renforcer leur efficacité et leur sobriété énergétique ;
- Améliorer la planification urbaine et l’aménagement du territoire pour lutter contre les effets du changement climatique : montée des eaux, érosion côtière, inondations, sécheresse, etc.

Des engagements pour le climat

Concernant le second pilier, l’Afrique a développé une diplomatie climatique panafricaine incarnée par l’Union africaine (UA), matérialisée dans l’Agenda 2063. Les pays ont également intégré leurs engagements pour le climat dans leurs stratégies nationales de développement et dans leurs politiques publiques bien que cette aide soit conditionnée à l’aide internationale des projets. A titre d’exemple, plusieurs pays ont lancé des initiatives :

- Le Sénégal a lancé le projet Senergy 2, en 2016, qui a fait de ce pays le premier producteur d’électricité d’origine solaire en Afrique de l’Ouest et en 2019 le Plan Sénégal émergent (PSE) vert pour une reforestation durable du territoire ;
- L’Algérie s’est dotée d’un Plan National Climat (PNC) élaboré en 2019 en janvier 2021 d’un Conseil National Economique, Social et Environnemental pour soutenir ses projets ;
- La Tunisie a lancé en 2021 le premier guide tunisien d’émission des obligations vertes, socialement responsables et durables.

La plus forte croissance constatée sur les émissions vertes est en Afrique (495% entre 2018 et 2019) et les financements de projets continuent de se développer fortement.

Qualité de vie et sobriété énergétique

Concernant le troisième pilier, les modèles se dessinent petit à petit même s’ils restent dépendants de l’aide internationale et des financements privés. La difficulté réside dans le fait de devoir répondre aux enjeux d’amélioration de la qualité de vie des populations (santé, éducation, logement, mobilité, transport, électricité, alimentation), tout en appliquant les principes de sobriété énergétique.

Selon les chiffres de la Banque Africaine de Développement, les besoins d’investissements en infrastructures sont estimés à environ 170 milliards USD par an (3-7% du PIB global du continent). Un enjeu majeur ! 

Tout reste cependant à faire sur le continent africain en matière d’ESG. Plusieurs freins persistent :

- La non-existence de stratégies plus concertées au niveau des pays, notamment dans une vision régionale : certains pays ne collaborent pas suffisamment ensemble en raison des enjeux géopolitiques autour de la forte dépendance aux énergies fossiles ou à la difficulté d’accéder à l’eau potable ;
- L’importance du secteur informel qui rend plus compliqué la coordination des initiatives et des projets ;
- Des stratégies trop dépendantes des financements internationaux ;
La nécessité de sensibiliser et de former les institutions, les entreprises et les populations aux enjeux relatifs à l’ESG.

Même s’il n’y a pas de pensées magiques et que cela prendra du temps, tous les ingrédients sont là pour que la « mayonnaise prenne » durablement. Avec des sources d’énergies renouvelables aussi abondantes, couplées à une jeunesse dynamique qui veut améliorer ses conditions de vie, la prise en compte des critères RSE dans les stratégies de développement est obligatoire pour garantir pérennité et succès en Afrique.
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