Tribune | Allier bien-être et performance : le confort thermique au cœur du logement

Alors que la rénovation énergétique s’impose comme un pilier des politiques publiques, une dimension essentielle reste souvent négligée : le confort ressenti par les occupants. Dans cette tribune, Dennis Wessels, responsable marketing et e-commerce chez Duux, plaide pour une approche globale du logement où bien-être et performance énergétique avancent de concert.

Les débats actuels autour du programme gouvernemental Ma Prime Rénov’, finalement acté dans sa version concernant les travaux ponctuels de rénovation, mettent en évidence la nécessité de renforcer la performance énergétique des habitations en France. Cependant, un aspect essentiel reste souvent négligé : la perception du confort thermique par les occupants, qui peut fortement varier en raison des changements climatiques, parfois extrêmes, rencontrés tout au long de l’année. Car si les économies d’énergie sont importantes, la véritable finalité d’un logement performant demeure le bien-être et l’adaptation au quotidien, quelle que soit la saison.

Être à l’aise chez soi ne se résume pas à afficher 19°C sur un thermostat. Le confort thermique relève avant tout d’une sensation globale, née d’un équilibre subtil entre la température de l’air, l’humidité ambiante, la qualité de l’isolation, la circulation de l’air et bien sûr, la période de l’année. Prenons un exemple concret : en hiver, une pièce à 19°C (valeur recommandée par le gouvernement français en 2022 dans son plan de sobriété énergétique pour prévenir les coupures de gaz et d’électricité) semblera désagréable si l’air y est trop sec. À l’inverse, en été, une bonne aération et un contrôle de l’humidité suffisent parfois à se passer de climatisation. Le ressenti thermique résulte ainsi de la combinaison de multiples paramètres qui interagissent entre eux. Un air trop sec ou stagnant, des parois mal isolées, une mauvaise répartition du chauffage ou de la ventilation peuvent créer une sensation d’inconfort, même dans une habitation classée « A+ » sur l’échelle du DPE.

Vers une maitrise du confort, intelligente et durable
Face à ces constats, des solutions concrètes existent déjà. Le chauffage intelligent et programmable, les thermostats connectés ou encore la gestion des températures pièce par pièce permettent d’adapter l’environnement intérieur aux réelles conditions d’usage. L’enjeu n’est plus de chauffer ou de refroidir sans distinction, mais bien d’ajuster quand, où et comme il faut, en prenant en compte la saison, la météo et l’occupation du logement.

Les dispositifs destinés à réguler la qualité de l’air et l’humidité jouent également un rôle essentiel. Qu’il s’agisse d’un purificateur, d’un déshumidificateur lorsque l’air est trop chargé en eau, ou d’un humidificateur lorsqu’il est trop sec, ces appareils assurent un équilibre constant et homogène dans la pièce. Résultat : plus de confort, sans augmenter l’usage du chauffage, de la climatisation ou du ventilateur.

Maintenir un taux d’humidité compris entre 40 et 60 %, une circulation d’air harmonieuse, une qualité d’air optimale permet de réduire la dépendance aux équipements énergivores tout en améliorant directement le confort ressenti. Les bénéfices sont multiples : une consommation énergétique plus faible, une réduction de stress, une meilleure santé et un sommeil plus réparateur. Le confort thermique devient alors un véritable levier de bien-être.

Des consommateurs avertis, en quête de confort durable
Les particuliers, de mieux en mieux sensibilisés aux enjeux énergétiques, se montrent aujourd’hui plus attentifs et plus exigeants. Le confort n’étant plus perçu comme un privilège, mais comme une composante essentielle de la qualité de vie. Leur recherche ne se limite plus à la performance ou à l’économie : ils souhaitent désormais des équipements silencieux, accessibles, économes en énergie et durables. Cette évolution se traduit par un intérêt croissant pour les produits connectés, capables de mesurer précisément la température de l’air et sa qualité ainsi que des solutions hybrides combinant chauffage et ventilation, ou encore ventilation et purification.

Les appareils de demain seront ceux qui se fondent dans les intérieurs sans les envahir, dotés de technologies d’auto-apprentissage capables de s’ajuster et d’anticiper les besoins à l’intelligence artificielle. Autrement dit, un confort sans efforts.

Construire pour demain, c’est placer le confort au cœur de la conception
Dans ce contexte, les acteurs du bâtiment ont un rôle déterminant à jouer. Le confort thermique ne doit plus être envisagé comme une option mais comme un critère fondamental de conception. Un logement peut afficher un excellent score énergétique tout en demeurant inconfortable si l’humidité, la circulation de l’air ou l’adaptation des équipements aux usages réels ne sont pas maitrisés.

Le discours adressé aux constructeurs est limpide : concevoir des habitations capables de s’ajuster efficacement aux saisons, aux rythmes de vie et aux besoins des occupants. En intégrant, dès la conception des solutions intelligentes, sobres et discrètes qui feront du confort thermique une composante centrale du design, et non un résultat secondaire de la performance.

Le foyer du futur sera adaptatif et prédictif, capable de s’ajuster automatiquement, grâce aux capteurs, à la météo ou encore à l’heure de la journée. Opposer confort et performance énergétique n’a désormais plus de sens. Alors que de plus en plus de ménages s’équipent d’appareils connectés pour automatiser le traitement de l’air intérieur, le confort thermique devient la clé d’une consommation d’énergie réellement maîtrisée