C'est le cas pour le Rhin dont le niveau est anormalement bas depuis quatre mois : le débit du fleuve à son entrée en France, au niveau de Bâle, est systématiquement sous 400 mètres cube par seconde (m3/s) depuis début octobre, s'inquiète les Voies Navigables de France (VNF) et le Port autonome de Strasbourg, alors que le débit normal est de 1.400 m3/s. Cette situation ne s'est produite que 4 à 5 fois depuis 50 ans, sur une période aussi prolongée. Du coup, la navigation est fortement perturbée en raison du blocage en aval des plus gros bateaux (110 ou 135 mètres) sur le Rhin non canalisé. Le niveau bas du fleuve oblige aussi les bateaux à n'être chargés qu'à 25 % ou 30 % de leur capacité ce qui implique un coût de transport plus élevé, et ce qui risque aussi de provoquer à terme un engorgement des entrepôts. En Alsace, la pluviométrie du mois de janvier est une des plus faibles observées depuis 1974. A l'issue du Comité sécheresse du 15 février, la ministre de l'Ecologie Nelly Olin n'a pas abordé directement le problème de la navigabilité des cours d'eau : la priorité de son « plan de gestion de la rareté de l'eau » présenté en conseil des Ministres en octobre dernier reste l'eau potable, « le milieu aquatique ne devant bien sûr ne pas être oublié ».Michaël PronierCliquez ici pour écrire à la rédaction d’Environnement-online.