Alors que nous passons deux heures par jour en moyenne dans les transports, l'association Atmo Nord-Pas-de-Calais s'est intéressée à la qualité de l'air respiré par les automobilistes lors des trajets domicile-travail les plus empruntés de la région. « On pourrait penser que notre véhicule nous protège de la pollution extérieure, mais ce n'est pas le cas », explique Mélanie Delefortrie, chargée d'études à l'association. La concentration en dioxyde d'azote et en monoxyde de carbone dans l'habitacle est ainsi supérieure à celle enregistrée par les stations extérieures. « À l'inverse, on observe moins de particules en suspension à l'intérieur du véhicule arrêtées par les filtres à air dont sont équipées les voitures », poursuit-elle. Grâce à un logiciel informatique Kinomap, qui enregistre en temps réel une vidéo du trajet, le positionnement du véhicule et la concentration en polluants, l'équipe a pu déterminer des facteurs pouvant augmenter l'exposition, comme l'arrêt au feu rouge, suivre un véhicule polluant, les conditions météorologiques ou même l'aménagement des routes. « Au départ, il s'agissait d'une étude de faisabilité, mais nous avons poussé jusqu'à l'interprétation. Mais elle reste essentiellement qualitative », prévient Mélanie Delefortrie. Afin d'affiner les résultats, une prochaine enquête est prévue pour comparer l'exposition à la pollution intérieure dans plusieurs modes de transport (bus, métro) ainsi que l'influence des polluants émis par l'habitacle.