Depuis 2014, plus de 2000 membres de la Setac sont sollicités afin d’identifier « les questions de recherche en écotoxicologie les plus urgentes et utiles à traiter en se basant sur des critères précis », explique l’Institut nationale de la recherche agronomique (Inra) sur son site. Ainsi, ces questions de recherche prioritaires ont pour but de combler les lacunes existantes, elles doivent être réalisables et doivent pouvoir être financées ainsi qu’intégrer un calendrier de programmes de recherche.
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Parmi ces questions : « comment les interactions entre les différents facteurs de stress opérant à différents niveaux d’organisation biologique peuvent-elles être prises en compte pour l’évaluation du risque environnemental ? », ou encore, « quelles sont les principales substances responsables de la toxicité des mélanges dans l’environnement ? »
Polluants émergents et effets à long terme sur la santé
« En milieu naturel, les organismes sont exposés à des mélanges complexes de substances chimiques, dont les effets potentiels sont insuffisamment considérés du point de vue réglementaire, surtout quand ces mélanges sont fortuits et impliquent des familles chimiques différentes », soulève Marie-Agnès Coutellec. « L’effet d’un mélange peut s’avérer toxique, alors que la concentration de chaque substance isolée est sans effet. Répondre à ces questions nécessite de poursuivre le développement de modèles d’exposition et d’effets, mais aussi d’extrapoler entre niveaux de réponse, afin d’estimer l’impact des substances chimiques à plus long terme et dans un cadre plus complexe, par exemple d’interaction avec d’autres facteurs de stress environnemental », ajoute-t-elle.
Les 22 priorités de recherche établies couvrent des questions générales sur les produits chimiques, les impacts des grandes firmes mondiales, les objectifs de protection de l’environnement et de la santé, l’élaboration de cadres d’évaluation, ainsi que sur les mécanismes destinés à maximiser l’impact de la recherche. Elles soulèvent également de nouveaux enjeux tels que « l’évaluation de l’impact des polluants émergents (nano-matériaux, microplastiques) et de l’hétérogénéité croissante de l’environnement, mais aussi des effets à long terme des substances chimiques sur les populations », est-il détaillé.