Pour la deuxième année consécutive, l’Agence française pour la biodiversité vient de lancer une opération visant à retirer 25.000 pneus de la baie d’Antibes. La première campagne, achevée à l’automne dernier, avait permis d’extraire 9.393 pneus de la mer Méditerranée.
C’est reparti pour une deuxième saison ! L’Agence française pour la biodiversité (AFB) orchestre, depuis le début de cette semaine, la deuxième campagne d’enlèvement de pneus d’un site Natura 2000 situé dans la baie d’Antibes (Alpes-Maritimes). L’objectif premier de ce « projet de réhabilitation écologique inédit en France », selon l’AFB ? L’enlèvement de quelque 25.000 pneus immergés depuis plus de 30 ans dans la mer Méditerranée. Ces derniers étaient destinés à l’origine à jouer le rôle de récifs artificiels pour le développement de la pêche locale.
Pour retirer les pneus restant au fond de l’eau, l’AFB, accompagnée du Conseil départemental des Alpes-Maritimes, de la Ville d’Antibes, du Comité départemental des pêches et des élevages marins et la prud’homie d’Antibes-Golfe Juan, a dépêché sur place le navire spécialisé « L’Océa ». L’opération, qui bénéficie des soutiens financiers de l’AFB (1 million d’euros) et de la Fondation d’Entreprise Michelin (200.000 euros), vise, plus précisément, à interrompre le processus d’altération de l’écosystème pour en consolider l’équilibre, à rétablir ce dernier dans ses fonctions et son état naturel, et à libérer les fonds marins d’une « occupation extensive liée au phénomène de dissémination des pneus au gré de la houle et des courants », explique l’AFB.
81 tonnes de pneus évacuées par 40 mètres de profondeur
Techniquement, chaque campagne consiste, pour une équipe de six à huit plongeurs, à plonger à une profondeur comprise entre 25 et 40 mètres. Une fois au fond de la mer, ces derniers enfilent plusieurs pneus sur un filin, à l’instar d’un collier. Chaque « collier » est ensuite levé à l’aide d’une grue, avant d’être stocké à bord du navire.
Achevée à l’automne dernier, la première campagne de prélèvement avait permis de retirer 9.393 pneus de la baie d’Antibes. « Au total, ce sont près de 81 tonnes de pneus qui ont ainsi pu être évacuées et transformées en production énergétique via une filière de valorisation », fait-on savoir à l’AFB, qui tient à ajouter : « Le suivi environnemental du chantier maritime, réalisé par Suez, a permis de confirmer l’absence d’incidence du chantier sur la qualité physico-chimique ou biologique du milieu marin. » Les travaux maritimes ont été réalisés par l’entreprise SNC Provence-Côte-d’Azur.
Greg Lecoeur / AFB
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