« Depuis de nombreuses années, la communauté scientifique s’intéresse aux effets biologiques que peut entraîner l’ingestion de petites particules de plastique, appelés microplastiques, déchets présents dans tous les environnements aquatiques », rappelle l’Ifremer. Des chercheurs se sont cette fois intéressés aux impacts des nanoplastiques, dont la quantité dans l’environnement n’est pas connue. Ils ont choisi de mener une expérimentation sur l’huître creuse crassostra gigas, qui a une fécondation externe. « C’est-à-dire que pour se reproduire, elle doit expulser ses cellules reproductrices (nommées gamètes) dans l’eau de mer », précise l’Ifremer. Ce qui les rend particulièrement sensibles aux aléas environnementaux et à la qualité des eaux.
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Les scientifiques de l’Ifremer et du Lemar « ont exposé des gamètes mâles d’huître creuse à des nano-billes de polystyrène de 50 nanomètres à 4 doses (de 0.1 à 25 μg.mL-1) pendant une heure ». A partir de 10 µg.mL-1, les nanoplastiques les plus toxiques « ont induit une diminution du pourcentage de spermatozoïdes mobiles de 79% », souligne l’étude. Et les spermatozoïdes restants ont subi une diminution de 62% de leur vitesse de nage, « menant à une baisse de leur succès reproducteur de 59% ».

© Ifremer
Mais cette étude expérimentale qui n’est pas représentative de l’environnement pose la question de savoir si ce phénomène a lieu dans la nature. « Pour y répondre, il faudra nécessairement être en mesure de déterminer les quantités de nanoplastiques présents dans les zones côtières. De nouvelles technologies innovantes doivent donc être développées pour quantifier les particules de plastique de taille nanométrique », concluent les scientifiques.