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RECYCLAGE

Traitement : place à l'innovation !

LA RÉDACTION, LE 1er SEPTEMBRE 2007
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Traditionnellement, les résidus d'épuration de fumées d'incinération finissent en décharge de classe 1, où ils sont stabilisés par liants hydrauliques pour un stockage là où la géologie garantit l'étanchéité. La filière dispose de treize sites en France et se targue d'une expérience de dix ans montrant efficacité et sérieux. « Notre métier est d'obtenir une stabilisation chimique des polluants, sels et métaux, quelle que soit la composition initial du Réfiom », rappelle Bruno Bernard, directeur général de Sita FD, leader français de la classe 1. Et pour cela, la filière évolue dans ses formulations. Moins de chaux résultant de meilleurs dosages, le changement de réactifs, des exigences réglementaires nouvelles (par exemple sur le molybdène) ont imposé des adaptations. « On a aussi fait notre analyse de cycle de vie, ajoute Bruno Bernard. Elle n'est pas mauvaise, mais elle est améliorable notamment sur le ciment utilisé comme l'additif. » Des études sont donc menées pour que les additifs consomment moins d'énergie. Et dans la foulée, soient moins coûteux. Car au-delà des aspects techniques et environnementaux, l'enjeu est économique. Ce marché encore très captif (environ 300 000 t/ an) subit en effet la concurrence d'autres solutions. La première, en volume, c'est la mine de sel allemande (lire p. 42). Un exutoire moins cher et rendu légal par la qualification de valorisation accordée au remblaiement de mines menaçant de s'effondrer. La Fnade (Fédération nationale des activités du déchet), qui regroupe la plupart des professionnels français de la classe 1, conteste cette dénomination et souligne que cette filière échappe à l'enquête publique, aux provisions financières et à toute obligation visant à stabiliser le déchet. « Ce type de valorisation freine l'innovation déployée ailleurs pour extraire les polluants », regrette aussi Jean-Michel Frada, directeur de Resolest, usine qui recycle certains Réfiom. Il faut bien sûr nuancer. Toutes les mines allemandes ne sont pas à mettre dans le même panier. Bruno Bernard l'admet lui-même : « L'injection d'un coulis à base de Réfiom a du sens, si tant est que les formulations soient adaptées aux conditions de stockage. » C'est aussi l'idée défendue par Pierre Raffin, un ancien de la classe 1, aujourd'hui directeur du cabinet Atecen Environnement. Selon lui, le remblaiement en big-bag ne remplit pas les conditions d'une valorisation. « Il reste 15 à 20 % de vide, ce qui n'assure pas une fonction de soutènement ». Idem pour les opérations qui ne garantissent pas la traçabilité, comme celle consistant à mélanger (et diluer) Réfiom et cendres de hauts-fourneaux pour une valorisation en sous-couches routières. En revanche, l'injection de coulis-mortier peut répondre à la dénomination de valorisation. « Dans ce cas-là, les stabilisations sont au point en termes de résistance mécanique et de compatibilité chimique avec le milieu salin », affirme cet expert, sur la base d'analyses indépendantes. Mais les règles sont effectivement différentes de celles d'une classe 1, où l'enjeu principal est la lixiviation. « Dans une mine de sel, il convient de boucher les points de pénétration de l'eau. En cas d'infiltration, elle se sature en sel et n'a plus capacité à solubiliser quoi que soit d'autre », indique Pierre Raffin. Ce point reste cependant inquiétant pour la Fnade, qui rappelle que l'ennoiement de mines est courant (69 sur 113 actuellement). Autre point important : l'organisation du comblement, qui nécessite de préserver des galeries d'accès et de contrôle. « C'est un impératif en termes de responsabilité pour garantir la réversibilité, au même titre qu'en classe 1 », précise Pierre Raffin. Tout cela doit donc inciter le détenteur du Réfiom à la vigilance, car sur la vingtaine de mines accueillant des résidus, Pierre Raffin en a seulement identifié 6 (sur 12 principales auditées) pouvant prétendre à la valorisation, telle qu'il la délimite. Recyclage partiel La deuxième alternative à la classe 1 est la vitrification. Le chef de file de cette filière est Europlasma, avec une installation industrielle à Cenon (Gironde), quatre références au Japon et deux nouveaux contrats en Corée et en Malaisie. Le credo de Didier Pineau, son P-DG, est d'apporter une solution définitive au producteur de Réfiom en le débarrassant de toute responsabilité administrative. « Nous sommes dans le concept du recyclage, d'un vrai changement d'état de la matière pour produire une autre matière », rappelle ce chef d'entreprise ravi de voir le Conseil fédéral suisse promouvoir officiellement cette solution. Comme il l'a fait pour l'amiante, Europlasma travaille à qualifier le procédé de vitrification des Réfiom. « Nous achevons la démonstration que, quelle que soit la composition du résidu entrant, le vitrifiat sera toujours le même. Nous espérons avoir un avis du ministère d'ici à la fin de l'année », explique Didier Pineau. Ainsi reconnue, cette filière libérerait les exploitants de leur obligation de constituer des provisions financières, un argument majeur comme il l'a été pour l'amiante. Didier Pineau se dit alors prêt à s'engager dans de nouveaux projets autofinancés. L'exemple du Syndicat mixte d'élimination des déchets de l'arrondissement de Rouen ( Smédar) illustre l'intérêt porté à cette option. Avec Gaz de France, le Smédar travaille sur le procédé Vitriflash pour extraire les métaux dans une combustion « flash » avant vitrification du résidu. Autre solution de recyclage : celle de Resolest pour les PSR (produits sodiques résiduaires), en fait les résidus de neutralisation au bicarbonate de soude. Solvay a développé cette unité, implantée en Lorraine, avec Sita. Le principe est de produire une saumure pour refaire du carbonate de soude, débarrassée de ses métaux par précipitation et diverses filtrations (sur charbon actif et résines échangeuses d'ions). Le déchet résiduel est stabilisé avant d'aller en décharge, le procédé affichant un taux de valorisation globale de 70 %. Le fonctionnement en boucle fermée est un bon argument de vente pour cette prestation, mais Jean-Michel Frada, le directeur de Resolest, reconnaît que c'est l'argument économique qui prime, le prix se situant entre celui de la classe 1 et celui des mines de sel. De plus, la question des cendres volantes demeure : il faut toujours les stabiliser en classe 1. Un marché qui suscite l'innovation Mais ces deux solutions ne traitent finalement que la moitié du problème. Pour s'attaquer à tous les Réfiom, Solvay a mis au point le procédé Revasol, et Europlasma Sokaris. Ce dernier utilise les fines de mâchefers comme complément de silice pour la vitrification. « C'est une solution très pertinente, car les fines de mâchefers concentrent les dioxines qu'il vaut mieux capter », vante Didier Pineau. Traiter la totalité des Réfiom, tel est aussi l'argument que Recupyl met en avant avec son procédé à base hydrométallurgique, qui affiche 100 % de valorisation. « L'idée est de diviser plutôt que de concentrer », présente Farouk Tedjar, le directeur. Comme il le fait sur les piles, batteries et poussières d'aciérie, Recupyl récupère en effet les sels sélectivement, par dissolution aqueuse (qu'il recycle en saumure pour l'industrie ou en sels routiers), puis les métaux (par solubilisation et électrolyse), lesquels partent en affinage en laissant un résidu minéral vitrifié à relativement basse température. « Nous limitons la consommation d'énergie et les émissions de NOx tout en proposant un matériau noble et sans danger », affirme Farouk Tedjar, qui annonce trois réalisations en Europe et en Asie. Dans le même esprit mais avec une autre technique, citons aussi Citron. Après un lavage pour retirer les sels (avec rejet en mer), Citron extrait les métaux par voie thermique en milieu réducteur (pour favoriser la vaporisation). Ces métaux sont ensuite récupérés sous forme d'oxydes concentrés pour une valorisation industrielle. « À nous d'ajuster nos bâchées avec d'autres déchets pour obtenir les mélanges d'hydroxydes qui intéressent nos clients », commente Bertrand Schutz, directeur commercial de la société. Le résidu solide, à base de calcium et débarrassé des métaux, est lui aussi valorisable en cimenterie. Dernière initiative, à mettre au crédit de Veolia Propreté avec son nouveau projet Hydropale, à Dunkerque. Le site devrait prétraiter les Réfiom à base de bicarbonate pour les débarrasser du sel (sodium), qui complique la stabilisation avant mise en décharge. Le sel serait rejeté en mer après précipitation totale des métaux. Ces derniers seront dans un premier temps réintégrés au résidu stocké mais l'objectif est de les recycler. Avec ces offres en développement, le marché du traitement des Réfiom est donc amené à évoluer, favorisant un resserrement des prix. Du point de vue du détenteur, les critères de choix seront alors peut-être plus stratégiques et politiques, intégrant davantage la notion de risque global ou de nouveaux critères comme le bilan carbone.


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