Du papier ou du carton imperméable mais qui reste biodégradable, voilà un casse-tête qui jusqu'alors était insolvable. Mais cela pourrait changer. Au printemps, le Cermav (Centre de recherche sur les macromolécules végétales) présentait une technologie de greffage d'acides gras sur l'alcool polyvinylique (PVA), formant une couche barrière biodégradable sur le papier (lire EM n° 1669, p. 52). Quelques semaines plus tard, des chercheurs australiens du centre de recherches biotechnologiques de l'industrie du sucre, à Brisbane, annonçaient une autre voie industrielle reposant sur la valorisation de la bagasse, un résidu de la canne à sucre. Cette équipe a développé un procédé dont le but est de modifier la structure de la lignine pour en faire une base de revêtement imperméable pour différents types de papier ou carton.
Les chercheurs ont opéré cette modification par fermentation de la bagasse, après extraction de la cellulose. D'après eux, le produit obtenu offre des propriétés d'imperméabilité similaires à celles des enduits cireux. Au plan industriel, l'idée serait donc d'associer la production de sucre à une unité de production de papiers et cartons imperméables totalement biodégradables. Le marché de l'alimentaire est bien sûr envisagé, puisque le procédé évite l'usage de systèmes multicouches complexes ou d'enduits cireux qui gênent le recyclage. Mais d'autres produits sont à inventer, notamment des bâches en papier imperméables.