Si les grandes installations, comme les incinérateurs ou les usines de chlore-soude, sont équipées de procédés de filtration du mercure, ce n'est pas le cas des plus petits sites, comme les recycleurs de piles ou de lampes à basse consommation. La société Oxbow CarbonPlus leur propose un charbon actif spécialement adapté aux faibles débits. Sous forme de métal, le phénomène d'absorption stérique du mercure, réversible, n'est pas suffisant pour obtenir un bon abattement. Le charbon est donc imprégné d'un autre élément, qui retient le mercure par affinité ou réaction chimique. « Le charbon actif, en lit fixe ou fluidisé, est en général doté d'une capacité d'absorption de 20 % pour une concentration comprise entre 1 et 1,5 mg/m3 de fumées », précise Yann Ladoucette, ingénieur chimiste chez Oxbow CarbonPlus. Inconvénient : le temps de contact nécessaire, environ dix secondes, implique des filtres très longs, peu adaptés aux petites installations. Or, le charbon d'Oxbow CarbonPlus se caractérise par un temps de contact inférieur à deux secondes et capte des concentrations beaucoup plus basses, inférieures à 1 mg/m3 et jusqu'à quelques dizaines de microgrammes par mètre cube. En revanche, sa capacité d'adsorption est plus faible (5 à 10 %). Ce charbon actif est disponible sous forme extrudée. Des tests sur une forme pulvérulente devraient bientôt venir confirmer son intérêt en cas de compétition d'adsorption avec d'autres métaux lourds.