Leader sur le marché de la transformation du zinc et le traitement de surface, le site Umicore à Viviez, dans l'Aveyron, a connu une activité industrielle très soutenue de raffinage du zinc, pendant plus de cent cinquante ans. « À sa cessation, en 1986, cette activité avait produit une quantité impressionnante de résidus industriels », rappelle Gaétan Pastorelli, directeur sécurité environnement d'Umicore France et ancien directeur du site de Viviez. Mais bien qu'installation classée relevant du régime d'autorisation, comme « nous n'avions pas le projet de nous séparer du site, aucune obligation administrative ne nous contraignait à dépolluer », assure-t-il.
Alors, pourquoi se lancer dans de tels travaux ? C'est en 2002 que Thomas Leysen, le président actuel du directoire du groupe, a lancé la démarche en ces termes : « Tous nos sites industriels sont tenus d'évaluer la nature, l'ampleur et le risque que leurs activités, présentes et passées, exercent ou ont exercé sur le sol et la nappe phréatique. Des opérations d'assainissement seront entamées sur les sites où des risques significatifs ont été identifiés. » Pour Gaétan Pastorelli, c'est aussi une question de cohérence. « Nous devons réhabiliter nos sites si nous voulons être crédibles sur le recyclage des métaux ou la fabrication de pièces pour panneaux solaires. »
En Aveyron, les travaux, d'un budget de 35 millions d'euros, sont financés par le groupe. L'agence de l'eau Adour-Garonne apporte 1,5 million. L'objectif est de supprimer tout risque d'entraînement des polluants dans le milieu naturel. Pour cela, les résidus seront excavés, traités, puis déposés dans une alvéole de stockage de classe I, construite dans l'enceinte de l'usine. « C'est la première fois qu'un industriel s'impose des règles si exigeantes. Cette alvéole respecte les critères des installations de stockage de déchets dangereux : stabilisation préalable des déchets non conformes et étanchéité du fond, équivalente à 5 mètres d'argile », souligne David François, responsable du bureau d'études de Séché Eco Services, le maître d'oeuvre des travaux de réhabilitation.
Le chantier a débuté en 2007. Toutes les infrastructures temporaires sont sur le point d'être achevées pour un traitement des terres qui va démarrer en octobre. Les terrassements de l'alvéole ont été réalisés et le système d'étanchéité est en cours de pose. Au total, 1,3 million de mètres cubes de terres seront excavés et transportés, dont 900 000 m3 seront stabilisés. Une dernière phase, en 2014, sera consacrée à l'intégration paysagère et au démontage des installations temporaires.