C'est en 1920 que Madame Veuve Eugène Baudelet ouvre à Hazebrouck une activité de négoce de matières de récupération. L'autorisation préfectorale d'exploiter la décharge de la commune de Blaringhem en poche, son fils Jean Baudelet y aménage l'entreprise familiale. Le terrain couvre plus de 300 hectares et il y installe un centre de stockage d'or dures ménagères et de déchets industriels banals d'une centaine d'hectares encore en activité à ce jour. Depuis, le site s'est transformé en un Ecoparc regroupant une vingtaine de filières en interaction les unes avec les autres. Le biogaz émanant des déchets ultimes produit de l'électricité qui alimente une affinerie d'aluminium. Le traitement des lixiviats donne de l'eau déminéralisée qui sert à refroidir les lingots d'aluminium et à produire du liquide lave-glace. Les déchets de bois sont transformés en briquettes pour cheminées et poêles à bois. À venir, une usine de méthanisation et une unité de production de CSR qui ouvriront leurs portes en avril prochain après 12 millions d'euros d'investissements. L'entreprise familiale connaît une forte progression de ses activités avec un chiffre d'affaires qui a grimpé de 100 à 240 millions d'euros entre 1999 et 2011. « Comme le dit notre slogan, Baudelet Environnement valorise le présent pour préserver l'avenir. N o u s valorisons tout ce qui peut l'être à un coût économiquement acceptable et enfouissons seulement le reste », lance Caroline Poissonnier, arrière-petite-fille du fondateur, Eugène Baudelet. C'est à Catherine, la fille de Jean Baudelet, et à son mari Bernard Poissonnier que l'entreprise doit son essor. Quand Catherine Poissonnier en prend la direction en 1982, les activités dédiées à la ferraille et aux métaux sont séparées de celles liées au stockage et au traitement des déchets, via la création de deux sociétés distinctes rattachées à une même holding, le groupe Baudelet. La mise sur pied d'une flotte de véhicules donne dans la foulée naissance à une troisième société, Baude-let Transport. Construite en 1989, l'affinerie d'aluminium date aussi de cette époque. « Mes parents ont également très vite mis l'accent sur le transport fluvial et aménagé deux ports au bord du canal à grand gabarit de Neuffossé, par où passent aujourd'hui 80 % de nos ferrailles et métaux », ajoute Caroline Poissonnier. Son frère, Jean-Baptiste, est responsable des six centres de tri que compte le groupe en plus de l'écoparc de Blaringhem. Présents à Hazebrouck, Calais, Dunkerque, Santes, Croix et Bailleul, ces écosites se multiplient à raison d'une ouverture par an depuis trois ans. Ceci dans un souci de proximité avec les clients, dont Baudelet récupère et traite les déchets. Les coûts de transport s'en trouvent également réduits. Il n'y a pas de petites économies quand on se bat contre Sita ou Veolia. « Mais nous sommes surtout avantagés par les innovations que nous permet notre stabilité financière », tient à préciser Catherine Poissonnier.