Grande région industrielle au siècle dernier, la Lorraine revisite ses usines et ses friches en attirant de nouvelles activités économiques et éco-technologiques. C'est le cas de l'ancien site Kléber de Toul sur lequel s'est implanté Valorène (RR n°6/2013). L'entreprise a deux ambitions : redévelopper sur ce territoire régional une industrie de nouvelles matières premières grâce au recyclage de pneus et promouvoir l'innovation de manière collaborative. Pour stimuler ce type d'initiatives orientées vers l'écologie industrielle, la Lorraine a choisi de créer la Vallée européenne de l'énergie et des matériaux. Dans ce cadre, Valorene a été retenue comme l'un des axes structurants. Pour sceller ce partenariat, le site de Toul a reçu le président de la région Lorraine Jean-Pierre Masseret venu soutenir le projet de Valorène. Il faut dire que la demande des transformateurs de caoutchouc est forte, insiste Bruno Viansson-Ponté, fondateur de Valorène. Chaque année, l'industrie mondiale du pneumatique utilise 20 millions de tonnes de matières caoutchouc. À l'horizon 2020, les prévisions tablent sur un déficit de 1,5 million de t/an : « Il est donc stratégique pour les transformateurs de sécuriser leurs approvisionnements et d'en maîtriser une partie des coûts, affirme Bruno Vians-son-Ponté. Si le fabricant de pneus ne mettait ne serait-ce que 10 % de matière recyclée dans ses produits, cela représenterait à l'échelon français, un marché de 75 000 t/an. Aujourd'hui rappelons que la filière Aliapur valorise près 50 % des pneus collectés… en énergie. Un traitement utile mais qui doit rester au second plan ».