Avec le jugement du tribunal correctionnel d'Argentan prononçant la fermeture du site de Nonant-le-Pin, dans l'Orne, de Guy Dauphin Environnement (GDE), les associations de protection de l'en vi ron nement remportent une manche dans leur combat contre ce site de stockage de déchets ultimes. Mais dans ce dossier complexe aux ramifications multiples, on peut s'attendre à d'autres rebondissements. Des procédures sont en effet en cours auprès du tribunal de grande instance d'Argentan, de la cour d'appel et du tribunal administratif de Caen et de la cour d'appel administrative de Nantes. En cause ? Un site de 15 hectares, d'une capacité de stockage de 150 000 tonnes par an de résidus de broyage automobile et de déchets industriels banals, au cœur d'une des trois zones d'élevage de chevaux les plus réputées au monde. Les associations ont notamment bâti un projet alternatif, tourné vers l'élevage, qui pourrait créer une centaine d'emplois. « Nous voulons montrer l'incompatibilité du trai tement de déchets avec l'activité artisanale, locale et ancestrale d'élevage », souligne Jacques Carles, conseil de deux associations, Nonant Environnement et Sauvegarde des terres d'élevage. Or, pour GDE, ce site est indispensable à la région, en sous-capacité d'installations de traitement de déchets. Ce qu'a réfuté les conclusions de l'enquête publique, dès 2007. Évidemment, l'industriel – qui n'a pas donné suite à notre demande d'entretien – ne reste pas les bras croisés. D'une part, GDE a fait appel de ce jugement, qui portait sur la présence de déchets illicites, notamment des morceaux de pneus. D'autre part, la société a porté plainte contre le blocage de l'entrée principale du site par les opposants depuis octobre 2013, et demande une indemnisation pour le préjudice qu'elle estime à plus de 60 millions d'euros. Bref, la bataille n'est pas terminée.