Le projet de déconstruction-reconstruction du siège messin de la Banque populaire Lorraine-Champagne vient d'être certifié NF-HQE niveau Exceptionnel pour sa programmation et sa conception. Les travaux sont en cours au cœur du quartier impérial de Metz pour une livraison en deux phases en 2016 et 2017, et un coût de 2 000 euros le mètre carré. En 2011, la toute nouvelle direction du développement durable et de la RSE du groupe réécrit un projet uniquement fonctionnel, visant le regroupement des troupes.
Facteur 4, en passant d'une consommation annuelle de 220 à 55 kWh/m², plan de déplacements, confort des utilisateurs, chantier propre… deviennent autant de cibles. Mais, dans ce quartier plus que centenaire veillent les gardiens du temple… « Les architectes des bâtiments de France (ABF) ont procédé à une étude complète des huit bâtiments, classés pour leurs façades, mais aussi pour certaines pièces », indique Yves Sand, directeur développement durable et RSE. Après le programme libre, passage donc aux figures imposées.
Côté énergie, d'abord, avec l'interdiction du photovoltaïque et de l'éolien. « Nous avons envisagé la géothermie et le bois, mais fi na lement choisi de nous raccorder au réseau de chaleur de la ville alimenté en biomasse et déchets ménagers à plus de 65 % », détaille Yves Sand, ajoutant que les 20 000 m², plus faciles à chauffer qu'à refroidir, seront aussi équipés d'une VMC double flux et de pompes à chaleur associées à des ventilo-convecteurs pour la production de froid. L'ensemble sera piloté grâce à une gestion technique du bâtiment et les consommations suivies dans le cadre du programme de recherche Prebat.
Côté isolation, seules quelques zones de l'îlot ont pu être traitées par l'extérieur. Ailleurs, entre 12 et 20 cm d'isolants intérieurs complètent l'inertie des imposants murs de pierre. L'aménagement intérieur est, en outre, en partie dicté par la configuration des pièces et la recherche de la lumière naturelle. « Nous avons instauré une procédure d'archivage et de numérisation qui a engendré le recyclage de 18 tonnes de papier. Chaque collaborateur n'aura droit qu'à un carton et une armoire, ce qui libérera des mètres carrés et laissera davantage de champ à la lumière du jour », explique Pascal Pellenz, responsable technique du projet. Enfin, pour la petite histoire, les ABF ont proscrit l'installation de ruches, poussant les concepteurs, en mal de biodiversité urbaine, à développer en plusieurs points la végé-talisation du site.