L’objectif est d’entraîner maintenant les acteurs du territoire (collectivités et industriels) dans la construction de ce nouveau modèle économique. La restitution du diagnostic réalisé par des étudiants de Science Po a été effectuée en juin dernier et un premier rendez-vous avec le comité de travail se déroulera en septembre. Selon Damien Robert, directeur général de l’EPA Plaine de France, la configuration géographique autour de l’aéroport de Roissy-CDG, composée de sociétés de services et d’industries spécialisés constituent le terreau idéal pour favoriser l’installation d’une économie circulaire : « D’ailleurs, des entreprises notamment dans les secteurs du textile et activités liées à l’aéronautique (utilisation de liquide de dégivrage pour les avions) sont déjà engagées dans une culture du recyclage. Mais il manque le dernier maillon logistique et économique pour boucler la chaîne vertueuse qui permet de créer de l’emploi et de fabriquer un produit fini à partir de matériaux recyclés ». Dans le BTP, deux pistes de mutualisation sont à l’étude : la gestion des déchets de plâtre, facile à mettre en place car des structures et des recycleurs locaux existent déjà (Placoplâtre, Knauf) ; le recyclage des déchets inertes dans d’autres secteurs (terres fertiles des espaces verts). Les biodéchets provenant de la plateforme CDG et des parcs d’activités alentours pourraient stimuler le compostage industriel et favoriser la création d’une unité de biométhanisation en codigestion. L’action autour des déchets textiles d’entreprises est boostée par les activités de la zone aéroportuaire (compagnies aériennes, gardiennage, transport, hôtellerie…). Une filière locale de collecte et de tri pourrait y trouver sa place. Le Val d’Oise accueille une importante activité de collecte et de tri de textile. Les magasins Hersand, Guerissol et Veteco trient 30 000 tonnes de textile par an (20% du gisement national. Pour le bois et le mobilier usagés, trois pistes ont été définies : la création de ressourceries pour le réemploi de mobilier d’entreprise, le recyclage de fibres de bois dans des matériaux isolants et l’installation de chaufferies au bois pour alimenter en chaleur les entreprises du territoire. Enfin, l’installation d’une plateforme de recyclage de glycol pourrait répondre à la forte demande de la zone aéroportuaire. Alors qu’aujourd’hui il est valorisé énergétiquement, le glycol peut une fois recyclé, être revendu aux entreprises pour d’autres usages. Cette démarche globale pourrait si elle est applicable et viable, profiter à d’autres territoires de la région francilienne en passe de vivre d’importants bouleversements urbains. * L’Établissement Public d’Aménagement Plaine de France porte sur une superficie de 300 km², se compose de 40 communes (du Val d’Oise, de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne), situées entre Paris et Roissy, et compte un peu plus d’un million d’habitants.CM/RR