L'Ademe et le ministère de l'Écologie ont engagé une étude prospective sur la collecte et le tri des déchets d'emballages et de papier dans le service public de gestion des déchets (SPGD). L'objectif fixé à l'horizon 2030 est d'augmenter les quantités recyclées, soit une hausse de 42 à 65 %. Le verre devrait continuer sa progression de 70 à 80 %. L'optimisation des matériaux devient l'objectif majeur de l'étape du tri pour répondre aux besoins des industriels. D'une politique de gestion des déchets, il devient nécessaire de passer à une politique de gestion des ressources. Parmi les évolutions soulignées pour diversifier les débouchés, l'étude pointe la nécessité d'un tri plus poussé (en particulier pour les plastiques, un tri par résine, et pour les papiers graphiques, tri des sortes bureautique), compte tenu cependant des aspects économiques. Faire plus c'est tout d'abord mobiliser le tri des habitants. Cela passe par l'extension des consignes de tri à l'ensemble des emballages plastiques et par une meilleure qualité du tri à la source avec une baisse des taux d'indésirables. Le développement de collectes spécifiques des déchets d'activités économiques devrait diminuer la part prise en charge par le SPGD. La collecte est désignée comme le facteur de maîtrise des coûts. Elle représente environ 50 % des coûts complets de gestion des déchets d'emballage et papiers graphiques (hors recettes de ventes des matériaux). Les schémas de collecte, multi-matériaux, emballages/papiers graphiques et fibreux/ non-fibreux coexistants n'ont pas d'impact sur le geste du tri par l'habitant. Ils en ont en revanche sur les coûts à l'étape de transport/transfert et tri. Le taux de recyclage du verre appelé à passer de 70 % en 2011 à 80 % en 2030 nécessite une optimisation de la collecte en porte-à-porte, plombée par la taille des bacs souvent surdimensionnée.
L'automatisation
L'évolution du parc des centres de tri doit prendre en compte les caractéristiques des déchets entrants, les conditions de travail, la maîtrise des coûts et l'articulation avec l'industrie du recyclage en aval. Une organisation pertinente se fait jour avec un tri en deux étapes, le premier simplifié, le second réalisé dans des centres spécialisés. L'automatisation est déjà une réalité avec des centres équipés de machines de tri optique : 61 % des collectes de plastiques traitées par ces machines en 2013 et 24 % pour les fibreux, contre respectivement 47 % et 13 % en 2011. Augmenter les capacités des centres au-delà de 30 kt jusqu'à 60 kt reste intéressant d'un point de vue économique, en particulier en zones urbanisées. La maîtrise des coûts passe par une hausse des capacités unitaires et une baisse significative des centres de tri. Le parc devrait passer de 237 aujourd'hui à 80 ou 150 unités selon les scénarios retenus. Pour les centres de tri de très grande capacité, seules quatre zones géographiques semblent propices (Nord, Ile-de-France, Rhône Isère et Bouches-du-Rhône Var). L'économie sur les coûts du tri pourrait atteindre 26 %. Quel que soit le scénario retenu, les résultats de la filière s'améliorent mais les coûts nets augmentent (+ 18 %). D'ici à 2030, le renouvellement du parc des centres de tri devrait représenter un investissement compris entre 1,2 et 1,8 milliard d'euros. L'étude met l'accent sur la massification des flux et l'échelle territoriale adaptée.