Après maintes péripéties dont nous avons déjà relaté les étapes dans ces colonnes, Federec valide la feuille de route « recyclage et matériaux verts » du Plan industriel présentée au ministère du Redressement productif le 10 juillet. Un accord à l'arraché ! Petit rappel des faits : en septembre 2013, le président de la République a annoncé 34 plans de reconquête de l'activité industrielle en France. L'un de ces plans concerne le recyclage et la présidence en est confiée à Antoine Frérot, Pdg de Veolia. La Fédération du recyclage n'est pas associée aux travaux et doit forcer l'entrée en s'adjugeant le groupe consacré aux déchets du BTP. Un consensus est trouvé le 25 juin autour du texte de la feuille de route. Patatras, le texte est modifié. À quelques jours de la remise de la copie au ministère, Fe-derec constate que les deux groupes Sita et Veolia ont cuisiné le plat à leur sauce. De petits arrangements dont même certains membres de la Fnade (activités du déchet) ne sont pas informés. Sylvain Joannon, dirigeant de Coved et trésorier du Snade (syndicat du déchet) en témoigne qui a eu connaissance des projets deux jours avant la remise de la feuille de route. Il a quitté son poste de trésorier. Les deux grands ont quelque retard sur le segment du recyclage, ils tenteraient par ce biais de faire financer des centres de tri, soupçonne Jean-Luc Petithuguenin, président de la commission communication de Federec, qui réclame transparence et équité. Or, rappelle Jean-Philippe Carpentier au cours d'une conférence de presse tenue le 10 juillet, les professionnels n'ont pas besoin d'une subvention, ils investissent 700 m€ par an dans leur outil de travail. En revanche, ils ont besoin d'exutoire pour leurs matières. L'industrie en aval consommatrice de matières est importante pour le recyclage. « Nous sommes sur des produits fléchés innovation », poursuit le président de Federec. L'incitation fiscale est un axe qu'il défend également dont bénéficieraient les produits intégrant des matériaux recyclés. Fiscalité aussi avec la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes) que Federec souhaite voir évoluer en laissant la possibilité d'agir sur l'assiette et sur le taux. Federec a finalement obtenu des avancées auprès du ministère du Redressement productif et, en particulier, la constitution d'un comité de suivi du plan industriel qu'elle coprésidera. La fédération souhaite une étude objective des projets proposés, donc par des parties non prenantes comme l'Ademe. Le ministère a nommé Agnès Lemarchand, dirigeante d'entreprise par ailleurs, en qualité d'experte pour l'étude de ces projets.