Pas de rayonnages ou de gondoles métalliques soumis à la REP Valdelia, c'est ce qu'affirment en chœur la Fédération des industries mécaniques qui représentent entre autres les syndicats Syneg et Cisma* ainsi que Perifem, organisation professionnelle du commerce et de la distribution. Depuis des décennies, les détenteurs de ce mobilier métallique ont toujours su se débarrasser de leur ancien parc de manière lucrative et directe. Cela représente chaque année dans le commerce, selon Perifem quelque 100 000 t mises sur le marché. Ce mobilier, lorsqu'il est obsolète ou dégradé, est revendu directement à des recycleurs pour une valeur moyenne de 300 euros/tonne (sans compter la prestation d'enlèvement). Or dans son cahier des charges, l'éco-organisme Valdelia chargé de la filière DEA professionnels s'impose également à ce mobilier spécifique. Pour les syndicats de la FIM et Perifem, pas question de payer le moindre centime sur une catégorie de produits qui ne pose aucun souci de traitement. « À l'origine, précise Sophie Gillier, chez Perifem, l'écocontribution demandée par Valdelia était de 110 euros/t ; le barème a été divisé par deux au 1er juillet, mais cela n'y changera rien. » Or selon la DGPR, la majorité des fabricants français de rayonnages et de meubles métalliques, soit 30 000 par an, viennent d'adhérer à Valdelia suite à la parution du barème adapté. Et le ministère de l'Écologie cite plusieurs arguments en faveur du maintien de ces meubles au sein de la filière : « Ce mobilier comporte souvent d'autres matériaux que le métal, et n'est donc généralement pas 100 % recyclable. Par ailleurs, les meubles métalliques sont loin d'être tous collectés, et recyclés, notamment les déchets issus de PME. La fuite de certains déchets métalliques vers des filières non autorisées et parfois opaques est également problématique. La filière REP permet ainsi de cadrer davantage leur collecte. » Sophie Gillier regrette que ce soit le principe de la REP qui prévaut : « Plutôt que d'avoir une approche gestion de déchets, l'État pourrait être à l'écoute de tous les acteurs et privilégier d'autres dispositifs quand cela fonctionne. » Ainsi la traçabilité des traitements devrait être renforcée, même si les grandes enseignes l'exigent déjà. Autre piste à développer, le réemploi : « Beaucoup de mobiliers professionnels pourraient être dirigés vers le marché de l'occasion, à condition toutefois d'encadrer strictement ce secteur pour des raisons de sécurité et de normes à respecter », souligne Sophie Gillier. Un message sans doute entendu par les pouvoirs publics. Pour la DGPR, rien n'empêche les metteurs en marché de créer leur propre éco-organisme dans lequel ils seraient libres de définir leur propre barème dès lors qu'ils justifient du respect des objectifs de la filière. La balle est maintenant dans le camp des producteurs, même si certains semblent déjà avoir choisi.