Avec des projets réaf-firmés et un sinistre à gérer, c'est dans un climat contrasté que Semardel a célébré son trentième anniversaire, début septembre, dans le domaine départemental de Chamarande (Essonne). Créée en 1984, cette société d'économie mixte (SEM) essonnienne, dédiée à la collecte et à la valorisation des déchets ménagers et d'activités économiques (DAE), met en avant une approche globale pour son site de Vert-le-Grand/Écharcon : « C'est l'ensemble de la chaîne que nous essayons de traiter », souligne son président, Michel Pouzol. La SEM de 600 salariés, qui affiche un chiffre d'affaires de 87,3 millions d'euros en 2013, ajoute aujourd'hui une nouvelle corde à son arc : « Nous venons de racheter 51 % d'une entreprise canadienne de dépollution des terres », annonce Michel Pouzol. Également au chapitre des projets, vient la mise en place de la Société européenne de valorisation énergétique (SEVE), une filiale commune de Semardel et de MVV-Um-welt, énergéticien allemand détenu à 50,1 % par la ville de Mannheim. « Nous finalisons les derniers points du contrat, avec deux systèmes juridiques très différents », poursuit le président de Semardel. Autre projet structurant pour la SEM, celui d'un méthaniseur nécessitant environ 7 millions d'euros d'investissement pour une capacité de 20 000 tonnes par an, et dont le financement est à l'étude. En appui, le Siredom, syndicat intercommunal représentant près de 750 000 habitants, envisage de se doter d'une compétence « bio-énergie » en vue de la collecte des reliefs de cantines scolaires. De façon plus immédiate, Semardel pâtit des conséquences de l'incendie qui a détruit, en mars dernier, les lignes de traitement de son centre de tri des DAE et encombrants. L'installation avait été inaugurée un an et demi auparavant, en septembre 2012. D'après l'enquête préliminaire, le sinistre serait d'origine criminelle. Il a contraint la SEM à remplacer les trieurs optiques perdus dans les flammes. Si les broyeurs ont pu être préservés, Pellenc ST lui fournit sept nouvelles machines, dont quatre pour la ligne de purification de bois, le tri des cartons, papier et plastique, et trois pour la ligne des combustibles solides de récupération (CSR). « D'ici à début octobre, nous devrions pouvoir procéder à la remise en route du site », précise Marc Rajade, directeur général de Semardel. La SEM a por té plainte contre X du fait de l'incendie. Ses dirigeants ont également déposé plainte à la suite d'une lettre anonyme reçue par l'assureur Smabtp et les mettant en cause comme ayant eux-mêmes volontairement déclenché l'incendie. Dans ce contexte, l'assureur a suspendu les paiements, indique-t-on à Semardel. Sollicité par RRM, Smabtp n'a pas souhaité commenter,« car les modalités de règlement d'un sinistre concernent uniquement l'assureur et son assuré ». Lesdits règlements portent sur une somme de l'ordre de 12 millions d'euros, en vue de financer la reconstruction du process. Sans compter le coût lié à l'interruption de l'activité du centre. À plus longue échéance, se profile la perspective d'une mise en concurrence en 2018, année à laquelle prend fin le bail emphytéotique administratif qui lie l'opérateur essonnien au Siredom, son principal actionnaire.