Àl'occasion d'une matinée pédagogique sur le recyclage des plastiques, Suez Environnement a présenté, à travers l'activité de sa filiale Sita, les enjeux du recyclage des plastiques d'ici à 2020. L'entreprise est entrée à l'heure des grands débats sur l'économie circulaire, dans l'ère de la compétitivité et d'un développement industriel qui tient compte de toute la chaîne de valeur. Quelques chiffres pour en témoigner : Sita traite annuellement environ 400 000 t/an de déchets plastiques, mais vise d'ores et déjà le double d'ici à 2018. Une nécessité, selon Christophe Cros, DGA en charge de l'activité déchets Europe de Suez Environnement. Il perçoit de multiples opportunités de développement et de partenariats pour les années à venir. « La gestion des déchets est passée en dix ans de 5 à 35 % du CA du groupe. Sita dispose de 9 usines en Europe, pour environ 300 salariés. » Chez Renault, le recyclage et l'emploi de matière recyclée sont une réalité depuis plus de quinze ans. Les derniers modèles sortis des chaînes de production peuvent contenir jusqu'à 17 % de matières plastiques recyclées, telle la Captur avec 34 kg. « Mais on arrive à un seuil, explique Jean Philippe Hermine, président de Renault Environnement. Nous utilisons 50 000 t/an de PP recyclé, le grade le plus utilisé dans l'automobile, et nous pourrions tout à fait monter jusqu'à 90 000 tonnes. Sauf que les gisements ne sont pas au rendez-vous. On s'aperçoit en outre que la majorité de nos plastiques recyclés proviennent de déchets de production (65 %). Or, ces déchets sont amenés à disparaître pour des raisons économiques et d'éco-conception. Reste le flux post-consommation, pas assez bien collecté et sur lequel nous comptons. » Les objectifs réglementaires, associés à la nécessité de réduire les coûts, motivent le constructeur. QCP en 2015 Aux opérateurs et aux recycleurs de se mettre au service de la demande. D'où cette recherche de qualité continue et les programmes d'investissement engagés par Sita. Dernier en date, l'usine QCP (Quality Circular Polymers) qui démarrera fin 2015. Située aux Pays-Bas, l'unité produira du PP puis du PE de haute qualité, issus des déchets post-consommation. Coût total de l'investissement : 75 millions d'euros. QCP produira la première année 35 000 t/an de compounds, avec un objectif de 100 000 t/an d'ici à 2020. Pour engager de tels chantiers financiers et technologiques, Sita, comme ses partenaires, ont besoin de visibilité. Pour garantir cette vision à long terme, ne manquait au recycleur qu'un seul maillon, celui qui, grâce à la R & D, ouvre le dialogue avec les plasturgistes transformateurs. Plast'Lab entrera en service le 15 octobre au sein du laboratoire d'expertise du Cirsee (Centre international de recherche sur l'eau et l'environnement). Cet espace dédié au recyclage des plastiques s'articule autour de trois savoir-faire : la caractérisation des propriétés des plastiques ; l'optimisation des formulations en fonction des besoins des clients industriels ; le développement de nouveaux business models. « L'objectif n'est plus de proposer notre matière recyclée à qui le souhaite, mais plutôt produire de la matière régénérée qui répond aux besoins et aux cahiers des charges des transformateurs », explique Olivier Vilcot, directeur de la division Plastiques chez Sita France.