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1Trier, une étape indispensable pour la valorisation

LA RÉDACTION, LE 1er OCTOBRE 2014
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Chutes de matériaux, gravats, déblais de tranchées, emballages, palettes, etc. Chaque année, les chantiers du BTP génèrent plus de 250 millions de tonnes de déchets. À titre de comparaison, les déchets ménagers et assimilés ne pèsent que 38 millions de tonnes. La directive-cadre européenne 2008/98/CE a fixé un objectif de valorisation de 70 % en 2020. En France, le volet sur l'économie circulaire du projet de loi sur la transition énergétique relaye cette ambition, é galement inscrite dans le Plan national déchets 2014-2020. Pour l'instant, ce taux varierait entre 50 et 60 %, un niveau à prendre avec précaution, car la quantification de ces flux se r é v è l e a s s e z co mp l i q u é e . « D'après une étude menée en Rhône-Alpes en 2013, le taux de valorisation dans la région est de 62 %, indique Christophe Jozon, président de la commission recyclage de l'Union nationale des producteurs de granulats (UNPG). D'autres résultats ont, depuis, corroboré ces chiffres dans d'autres régions : on ne devrait pas être très loin de l'objectif à l'échelle nationale. » Pour l'Ademe, toutefois, ces données seraient un peu surestimées, en particulier parce que la valorisation des déchets directement sur site n'est pas incluse dans le périmètre de la directive, alors qu'elle est intégrée dans ces études. Au-delà des batailles de chiffres, les outils et bonnes pratiques pour mieux gérer ces déchets sont bien connus. L'Ademe a publié un guide méthodologique sur la gestion des déchets de chantier, en 2009, et une étude sur les bonnes pratiques de prévention des déchets du BTP, en 2011. La Fédération française du bâtiment propose aussi une série de documents méthodologiques. Le « comment » n'est donc pas la question : c'est la mise en application qui reste trop peu répandue. Plusieurs engagements du Grenelle de l'environnement étaient censés changer la donne, via, notamment, la réalisation des plans départementaux de gestion des déchets du BTP. Mais alors que ceux-ci sont obligatoires depuis juillet 2013, pas un seul n'est encore complètement bouclé. Il faut dire que le décret définissant la procédure et le contenu des plans est paru bien tard. Si certains territoires sont proches du but (Morbihan, Sarthe, Ile-de-France…), d'autres n'ont même pas démarré. L'autre nouveauté majeure issue du Grenelle concerne la réalisation de diagnostics déchets avant tous chantiers de démolition. Obligatoires depuis mars 2012 pour les bâtiments de plus de 1 000 m2 et ceux où s'exerçait une activité agricole, industrielle ou commerciale, ou encore où étaient fabriquées, utilisées ou stockées des substances dangereuses, ces diagnostics sont à déposer sur un site web spécial. Mais pour l'instant, les télédéclarants ne se bousculent pas au portillon. « Dans le cadre d'une étude avec le Syndicat national des entreprises de démolition, on constate que peu d'entreprises témoignent avoir connaissance de ce diagnostic dans le cadre d'appels d'offres », remarque Laurent Château, l'ingénieur chargé du BTP au service prévention et gestion des déchets de l'Ademe. Une méconnaissance ou un refus de l'obligation qui ne peuvent rester indéfiniment sans réponses. Dans ce contexte, l'évolution des pratiques peine à se voir. Un enjeu majeur pour la valorisation est de ne pas mélanger les déchets en amont. « C'est le tri sur le chantier qui conditionne le potentiel de valorisation : il peut générer des économies de 30 à 40 % sur les coûts de traitement », témoigne Jean-Yves Burgy, gérant du cabinet-conseil spécialisé Recovering. Le groupe Sogaris, spécialiste de l'immobilier logistique, le montre sur les bureaux sud du bâtiment 3 de Créteil, qui viennent d'obtenir la certification HQE Bâtiments tertiaires. Sur ce chantier, un diagnostic déchets a précédé les travaux de démolition, de curage et de réaménagement. L'objectif – atteint – était de valoriser plus de 90 % des déchets. Entre autres, 3 000 tonnes de béton concassé réutilisées en sous-couche de voirie. « Durant la démolition, il n'y a eu aucune difculté organisationnelle : au contraire, tout était bien calé à l'avance. L'entreprise savait ce qu'elle avait à faire, le chantier était très propre, relate Julien Petit, responsable d'opérations à la direction immobilière de Sogaris . Pendant le réaménagement, c'est un peu plus complexe, car les intervenants sont plus nombreux. Néanmoins, nous avons mis en place les moyens nécessaires pour responsabiliser les entreprises et bien les suivre. » Norpac, filiale Nord de Bouygues Construction, se veut de son côté une entreprise exemplaire. Elle a répondu à un appel à projets de l'Ademe sur les laitances de béton, se lance dans la collecte des revêtements de sols usagés et celle du plâtre. À Lille, sur le chantier AFL-Pentania, elle a installé une presse à balles pour recycler un maximum de cartons. Quand l'espace est rare sur les chantiers, il existe d'autres solutions, notamment les plateformes de regroupement et de tri spécialisées. Elles demeurent toutefois en nombre insuffisant. « Aucune zone ne devrait être à plus d'une demi-heure de route d'une telle plateforme, plaide Jacques Rabotin, président du Syndicat des recycleurs du BTP. Il ne s'agit pas de créer des centres de tri partout, mais au moins des sites spécialisés dans le regroupement et le transit. » À l'image de ce que pratiquent certaines collectivités, car elles ne rejettent pas toutes les déchets du BTP, loin de là. Les déchèteries du Sictom Loir-et-Sarthe acceptent ainsi les déchets inertes de démo lition, ce qui a suscité ensuite la création d'une filière : sur 3 500 tonnes reçues, la moitié est valorisée en travaux publics. D'autres plateformes prennent le plâtre, notamment celles du Sire-dom, un grand syndicat du sud de l'Île-de-France, qui vient de se lancer, ou les dix-huit installations du Grand Lyon qui, depuis 2009, ont permis de recycler plus 10 000 tonnes de ce matériau. l


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